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Critique de Musa_aka_Cthulie


On retrouve ici avec plaisir le boyard Artem, flanqué de son fils Philippos et de ses fidèles acolytes, l'expansif Mitko et le plus discret Vassili. Envoyés à Volok, où le Prince Vladimir possède une résidence secondaire, ils vont devoir élucider une affaire concernant un vol de grande ampleur et un triple meurtre, crimes qui pourraient bien dégénérer en crise diplomatique. Or, dans cette ville bourgeoise et un peu endormie, où la garnison princière, et donc la sécurité, sont réduites à quia par la mauvaise volonté du tyssiatski (ou gouverneur) et de certains de ses habitants, on a beau jeu d'accuser les Iatvags - des païens qui ne souhaitent pas s'intégrer à la communauté de Volok - , de tous les méfaits et de tous les vices.

L'intrigue est somme toute très conventionnelle, aussi l'intérêt du roman réside-t-il davantage dans le décor et les personnages, Artem nous faisant gentiment cadeau de ses coups de sang et de son manque de diplomatie habituels, qu'il sait, heureusement pour lui et pour l'enquête, refréner de temps à autre. Et pour une fois, les frasques de Mitko ne seront pas à l'honneur, puisqu'elles laisseront la place à une romance entre Vassili et une jeune Iatvag. On appréciera d'ailleurs de voir les deux Varlets sous un angle un peu inhabituel, avec un Vassili amoureux d'une païenne et un Mitko tout en attentions délicates pour les deux tourtereaux, et plus particulièrement envers la jeune fille. C'est aussi l'occasion de rencontrer tout une panoplie de personnages et de s'immerger dans la période du carnaval.

On aurait pu croire que le scénario allait reprendre le côté sombre du Sceau de Vladimir (avec les fameux et mystérieux Berendeï) ; cela aurait présenté le défaut de rendre la série très répétitive, et l'écueil est donc évité. Ici, la présence des Iatvags n'a pas pour fonction de donner des frissons au lecteur en créant une atmosphère inquiétante, mais bien de mettre en lumière la terrible étroitesse d'esprit des habitants de Volok ; quoique, finalement, ils ne soient pas plus bornés que la plupart des communautés humaines du XXIème siècle, il faut bien leur reconnaître ça. Cela dit, sombre, ce roman l'est tout de même, avec la survenue d'un épisode particulièrement malheureux, qui affectera les personnages et, sans doute, le lectorat.

Un assez bon moment à passer, donc, mais teinté de tristesse.
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