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Critique de loup0


*J'ai reçu un message de Babelio me demandant où en était ma critique de cet essai. Je pensais l'avoir postée. Mille excuses.*


50 milliards de dollars.
C'est la dotation allouée à la fondation Bill et Melinda Gates, plus grande fondation caritative du monde.
Ce qui en fait le douzième plus gros pourvoyeur de fonds en ce qui concerne l'aide au développement. Tous les autres étant des états.

Au yeux de tous (ou presque) Bill Gates est "le plus grand philanthrope du monde". C'était aussi le cas pour moi jusqu'à il y a quelques années. A l'époque je m'intéressais à l'agriculture en Afrique et la lecture de quelques articles sur Bill Gates et son soutien inconditionnel pour les OGM m'avait plus que refroidie. Douche encore plus froide lorsque j'avais découvert les liens de la fondation avec Monsanto.
Me mettre ce livre entre les mains, c'était donc prêcher une convaincue.
Mais cet ouvrage va plus loin en décortiquant les rouages du cynisme et de l'hypocrisie incroyables dont fait preuve le milliardaire.

Premier point intéressant, malgré un argumentaire à charge contre les activités de la fondation Bill et Melinda Gates, l'auteur reconnaît en introduction que sous les couches d'hypocrisie, il y a tout de même quelques actions avec des effets bénéfiques.
Certains à la morale complaisante diront que cela est suffisant. S'il permet de faire quelque chose de bien alors ou peut fermer les yeux sur les aspects négatifs.

On retrouve la même logique dans l'argumentaire qui permet de dédouaner les pseudo philanthropes à la morale douteuse.
Exemple : les récents (et pourtant énièmes dérapages) racistes de Brigitte Bardot à propos des Réunionnais. Combien de messages sur les réseaux sociaux pour l'affranchir de son vomi verbal ?
Madame fait le bien pour sauver les animaux, on peut donc bien l'absoudre de ses envolées xénophobes...
En général la moindre critique nous renvoie à deux remarques éculées :
1/ C'est déjà mieux que ne rien faire
2/ Et toi qu'est ce que tu fais à part critiquer ?
Il suffit de faire quelques recherches rapides sur le net pour se rendre compte que la majorité des critiques à l'égard de la fondation de Bill Gates viennent avant tout de médias alternatifs. (Ce point de la critique ou plutôt non critique par les médias est d'ailleurs abordé dans l'ouvrage).


Revenons à nos moutons.
Dans un premier temps, un bref rappel biographique sur Bill Gates et la construction de l'empire Microsoft nous permet de mettre en parallèle la logique avec laquelle il a fondé son entreprise et la façon dont l'homme gère sa fondation.
Honnêtement étant très peu portée sur l'informatique, les questions techniques m'ont un peu perdue...
A partir du début des années 2000, Microsoft connait des déboires judiciaires importants et son image st fortement ternie dans l'opinion publique. C'est là qu'est créée la fondation Bill et Melinda
Gates.

Je ne vais pas résumer le livre. Il est très court et suffisamment bien écrit pour capter l'attention du lecteur.
On y découvre les mécanismes du philanthro-capitalisme. Une méthode particulièrement habile pour dorer / redorer son image sous le masque du philanthrope tout en réalisant des profits et en imposant sa vision du développement à coup de campagne de vaccination, de révolution verte africaine (les résultats catastrophiques de la révolution agricole indienne en auraient pourtant avisé plus d'un...).
En investissant dans des entreprises qui sont elles-mêmes responsables des problèmes d'inégalités, d'écologie, de droits de l'homme, de santé causés puis en leur apportant des soi-disant réponses, le pseudo philanthrope entretient lui-même le cercle vicieux.
Résultat : les actions soi-disant philanthropiques du milliardaire lui on permis de s'enrichir... (bien aidé par une habile politique d'évitement fiscal).

Un lire à lire qui malheureusement ne fera sans doute pas de remous.
J'ai bien l'impression que le modèle Bill Gates n'est pas près d'être remis en cause...


Masse critique février 2019
Merci à Babelio et Actes Sud
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