Owin, reprend le cabinet d'exorcisme de sa tante décédée, dans un petit village. Il n'est pas motivé, par rapport à ses habitudes d'exorciste errant, mais il s'adapte rapidement au rôle, et rencontre Frederic, dont la famille est maudite...
J'adore le worldbuilding de fantasy contemporaine. Les petits détails d'un univers qui ressemble au nôtre (et plus spécifiquement qui est très français, ne pas se fier à la couverture où le personnage à une tête de beau gosse américain générique), mais où la magie est reconnue et considérée comme une des choses ordinaires de la vie. On appelle un exorciste quand il y a un meurtre, pour savoir s'il ne peut pas avoir le témoignage de la victime. Les gens normaux reconnaissent les signes d'un croquemitaine dans les parages. Même le mystère le plus important du tome est lié à l'univers surnaturel.
Le style d'écriture va très bien avec cet aspect, il a aussi un côté magique, mais présenté comme une évidence.
la relation d'Owin avec sa famille est complexe, pas idéalisée, mais personne n'est présenté comme tout noir non plus. Il y a beaucoup de références à des choses qui leur sont arrivées et qu'on ne saura jamais (l'enlèvement par les fées, les circonstances de l'alliance entre les deux branches de sa famille), et qui sont peut-être plus épiques que ce qui arrive à Owin... en fait, pour un roman de fantasy, c'est vraiment de la tranche de vie, mais pas au sens négatif du tout. Il y a plusieurs problèmes dans le village (croquemitaine, meurtres, malédiction de Frederic), et même s'ils arrivent en même temps chronologiquement, ils ne sont pas liés, ce n'est pas le genre révélation d'une grosse machination. Bien sûr, il y a des questions de vie ou de mort, mais cela reste, pour beaucoup, la vie quotidienne d'un exorciste, et la première fois qu'il tombe amoureux. le fait que le sort du monde ne soit pas en jeu renforce le fait que c'est notre monde, juste plus magique.
La romance entre Frederic et Owin est crédible, humaine et naturelle, deux personnes qui se rencontrent, ont suffisamment de sympathie pour passer du temps ensemble, s'entraident, deviennent amis puis amoureux. En soi c'est bien de pouvoir décrire une relation saine, même si je préfère les trucs plus tordus et tragiques, mais c'est moi. Mais chacun des deux personnages est sympathique en soi (même si pour Frederic cela a mis du temps pour moi parce qu'on met longtemps à le comprendre), ça aide. J'ai été frustrée par leur séparation temporaire à la fin, bien sûr, mais le livre a été construit de telle sorte que quand Frederic dit à Owin que leur relation n'est pas équilibrée parce que, en gros, "tu as une vie en dehors de moi et je n'ai rien de dehors de toi", ce soit tristement vrai. J'ai hâte de les voir à nouveau ensemble dans le prochain tome
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