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Critique de anneAFB


Le destin de Constantin Phaulkon est assez fascinant. A l'âge de 14 ans, ce Grec d'origine modeste se fait engager comme mousse sur un navire anglais. Il parcourt les océans jusqu'à son arrivée au Siam à la fin du XVIIe siècle. Là-bas, il travaille pour la Compagnie des Indes et cherche à s'enrichir en faisant du commerce pour son compte au nez des Anglais. le roman s'ouvre sur le naufrage de son navire qui transporte des canons hollandais que Phaulkon comptait vendre à la reine de Pattani, laquelle cherche à faire sécession du Royaume du Siam. C'est le début de multiples péripéties au cours desquelles Phaulkon va user de sa ruse, de ses talents de linguiste et de fin négociateur pour éviter la prison et toutes les tortures réjouissantes imaginées par les Siamois.
J'ai mis à peu près 200 pages à être réellement passionnée par cette histoire. Les débuts sont un peu poussifs, les personnages manquent de subtilité. On ressent toute l'admiration que l'auteur porte à Phaulkon, il ne lui trouve pas de défaut. Parfois, c'est fatigant, d'autant plus que ceux qui le détestent sont juste des ignares méchants. Aussi, les scènes "romantiques" m'ont vraiment désespérée. L'auteur prend un réel plaisir à décrire comment les Siamoises sont belles, douces, aiment le sexe et sont toujours aux petits soins de l'homme. Voilà, ça sera pour la partie "male gaze" (je vous passerai les nombreuses références au fait que les étrangers sont mieux membrés que les Siamois).
Après m'être calmée, j'ai poursuivi ma lecture car, tout de même, l'auteur en sait un rayon sur la société siamoise de l'époque d'Ayutthaya, et je dois avouer que ses descriptions sont particulièrement réussies. On en apprend beaucoup sur la vie dans l'ancienne capitale du Siam, la culture, la façon dont ils perçoivent les farangs (les blancs). J'ai découvert que les Siamois étaient de fins diplomates, il fallait bien qu'ils le soient pour arriver à décourager les prétentions des Hollandais, des Portugais, des Maures, des Anglais puis des Français. On découvre le faste de la cour siamoise, ce roi Naraï que personne n'a le droit de regarder, tous ses sujets devant ramper jusqu'à lui. C'est vraiment passionnant. J'ai donc dévoré, les 3/4 restant du livre, d'autant que l'intrigue devient aussi plus intéressante (une fois qu'on a bien compris que Phaulkon est parfait).
Ce qui est intéressant dans ce roman écrit par un Anglais, c'est que l'auteur se range du côté du Siam. En effet, souvent ce type de romans souffrent du jugement de l'ancien colonisateur. Ici le Siam de l'époque est décrit dans toute sa splendeur et sa tolérance aux autres cultures et religions. Les Européens qui y arrivent sont imbus de leur supériorité, refusent d'apprendre la langue et traitent les siamois d'indigènes (et ont une hygiène déplorable).
Je poursuis donc ma lecture avec le "l'envol du faucon" où notre protagoniste, devenu Grand Barcalon, va se frotter aux prétentions de notre bon vieux Louis XIV.
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