AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marina53


A 32 ans, Brás travaille dans un journal de São Paulo à la rubrique nécrologie. Evidemment, ce n'est pas le boulot de ses rêves. Lui, qui, à l'instar de son père, rêvait de devenir un grand écrivain et avait un certain don pour ça. Malgré cela, il ne s'est jamais lancé. Il se contente des félicitations de son patron qui lui assure qu'il fait quelque chose d'utile. Peut-être un héritage trop lourd à porter pour lui ou bien une pression trop forte ? Justement, la communauté littéraire fête ce soir-là les 40 ans de carrière de ce dernier. Un gala est organisé et sa maman l'appelle pour le prévenir qu'ils comptent tous sur sa présence. Son ami de toujours, Jorge, le soutient, le rassure et l'encourage à faire ce dont il a toujours rêvé. Et, il y a Anna, sa femme. A des milliers de kilomètres mais toujours présente pour lui. Malheureusement, tout a un début et une fin. Et, ce soir-là, Brás était au mauvais endroit au mauvais moment et va mourir tragiquement...
Et, si on recommençait ?

Comment résumer cet album impressionnant et fichtrement bien foutu et original ? Pour faire simple : 10 chapitres, 10 âges différents, 10 moments-clés de la vie de notre héros mais une seule et même fin, sa mort.
Aux commandes de cette(es) vie(s): les jumeaux Fábio Moon et Gabriel Bá, un tandem qui fonctionne à merveille. Pour preuve, cet album volontairement décousu qui relate la vie, la mort, l'amour, les parents, les enfants, le travail, l'amitié, la peur, l'envie et les rêves. L'on suit ce journaliste terriblement attachant, un peu paumé et souvent rêveur qui semble encore vivre dans l'ombre de son père et se chercher une place. Des épisodes, plus ou moins marquants, nous sont ainsi présentés, sans aucune forme linéaire mais tous empreints de vie et d'amour.
Le ton est incroyablement juste, tant sur le fond que sur la forme. Les dialogues sont d'une rare intensité, intelligents et profonds. La mise en page est dynamique et singulière. Les auteurs jouent avec le cadrage, le fond de page et les superpositions. le dessin est finement travaillé, fin, réaliste et aéré. Quant aux couleurs, elles sont éclatantes et la palette de couleur est incroyable.
Un voyage onirique, touchant, dépaysant et, paradoxalement, vivant...

A noter une préface de Cyril Pedrosa et une postface de Craig Thompson qui, chacun à leur manière, savent nous bouleverser...

Daytripper, au jour le jour... par delà la vie et la mort...
Commenter  J’apprécie          523



Ont apprécié cette critique (46)voir plus




{* *}