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Critique de Tamm


Tamm
13 février 2024

Ce livre est d'abord une magnifique ode à l'orient. de son écriture poétique l'auteure décrit à l'envie les couleurs des crépuscule sur la mer ou des fruits gorgés de soleil, les senteurs des fleurs et des épices, le goût et des pâtisseries sucrées; elle nous emmène dans ce monde de sensations à travers les ruelles de Jéricho, Beyrouth ou Amann en passant par les souks Damas ou du Caire...
Elle livre aussi en contrepoint les descriptions de camps insalubres et des horreurs de bombardements, mais cela reste minoritaire. Autobiographique si je m'en réfère à la petite biographie de la quatrième de couverture, le récit de Liana badr n'est en rien linéaire et, si j'aime voyager dans le temps et l'espace grâce aux livres, je dois dire qu'elle m'a souvent égarée dans les méandres de sa mémoire.
Peut être un procédé littéraire pour figurer le déracinement, l'exil. Tendre à l'universel ?
«Chacun de nos départs vers une destination nouvelle a formé sur nos corps, en couches successives, écorce sur écorce, une peau chaque fois plus épaisse.»
Guerre des 6 jours, intifada, mais aussi guerre du liban et du Golfe sont la toile de fond mais ce n'est pas un ouvrage didactique. Quotidien, amitiés, amour, départs; avec des jeux temporels constants, souvent vue par des yeux d'enfants puisque tout les fils ramènent à l'enfance et à Jéricho. Loin de la colère, c'est un roman contemplatif, fataliste dont il ressort plutôt de la tristesse.
Loin aussi du fondamentalisme musulman actuel qui sévit dans certains pays orientaux, c'est un univers dans lequel christianisme et islam sont intimement mêlés (au point que je me suis parfois demandé si l'auteure était musulmane ou chrétienne) ainsi que des des croyances telles que les djinns ou la sorcellerie, un univers dans lequel les filles vont à l'école. On y croise notamment des Arméniennes, compagnes d'infortune. La narratrice parfois fiévreuse, parfois dans un demi sommeil mélange rêves et souvenirs. Je l'ai reçu comme une touche de réalisme magique.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, malgré quelques problèmes de traduction disséminés, je pense toutefois qu'elle est assez difficile d'accès, notamment à celle et ceux qui aiment le concret ou n'aiment pas les descriptions.




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