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Critique de Ziliz


Ziliz
08 février 2014
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé" a déclaré Lamartine (après avoir enfilé un pantalon décent). Sarah en sait quelque chose, et plutôt deux fois qu'une : elle vient de perdre brutalement son mari et leur petite fille - morts ? disparus ? partis ? Détresse, remords de n'avoir pas su savourer son bonheur ; pire même, de s'être crue prisonnière d'une routine et malheureuse. Et parce qu'elle ne supporte plus de rester où ils vivaient tous les trois, Sarah fuit en Chine.

Dans sa douleur, la narratrice pose un regard acerbe sur la société et nos activités étourdissantes et vaines d'Occidentaux moyens (ni pauvres, tant mieux, ni riches, tant mieux itou). Une femme en colère contre la société et contre elle-même, contre sa propre incapacité à faire face, à être une mère parfaite, sereine, qui concilie métro-boulot-loupiot-julot-carpédiémo.
" (...) l'oppression de l'environnement sur les êtres, la violence des contraintes, le sentiment de n'être jamais à sa place, de s'être trompée de voie, la détestation de soi, des autres, l'impression d'être un cas clinique, de faire sans arrêt des caisses pour pas grand chose, se subir en permanence, vouloir en finir. Etre en colère, tout le temps." (p. 167)
Cet aspect de l'ouvrage, bien que largement visité dans la littérature contemporaine, m'a intéressée. La postface de l'auteur, qui s'y réfère, est d'ailleurs émouvante.

En revanche, je suis restée sur le tarmac parisien, avec l'envol vers la Chine. Fuite de la narratrice, quête spirituelle, voyage initiatique, d'accord. Mais je n'étais plus dans la même histoire, je ne croyais plus au personnage : transition trop brutale entre l'avant et l'après ? incohérence ? Manque d'empathie croissant de ma part pour cette femme dont je comprenais mal les réactions, certainement. le côté "carnet de voyage" m'a rebutée aussi, trop de descriptions, de longueurs, même si l'on sent l'amour de l'auteur pour cette région, ces paysages somptueux, la "sagesse orientale".

Mon avis global est vraiment mitigé, donc, après avoir été enthousiaste sur la première partie.
J'ai dû lire trop d'ouvrages autour de ces thématiques (notamment ceux d'O. Adam).
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