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Critique de colimasson


Lorsque Farid affirme que les dragons et les créatures de l'ombre existent, Lucas proteste en rigolant. Pourtant, lorsqu'il rentre chez sa grand-mère après l'école, il ne peut s'empêcher de lui demander : « Dis, Mamie, tu crois aux revenants, toi ? ». Mais Mamie n'a pas de réponse à cette question, et c'est le Papa de Lucas qui se chargera de lui présenter le dragon qui se tapit au fin fond de leur cave.


Mais quel est donc ce Papa qui prend les devants et qui ne permet pas à l'enfant de faire ses propres découvertes effrayantes ? On comprendra mieux la nécessité de la médiation adulte lorsqu'on découvrira que le dragon est une chaudière au fioul et qu'il s'appelle Cuenod.


Si la surprise de l'enfant sera peut-être éveillée par la nature étrange de ce monstre, l'adulte qui l'accompagne, obligatoirement convoqué pour la lecture ou pour les explications qui la suivront, sera sans doute le plus étonné des deux. Depuis quand les monstres et autres créatures merveilleuses sorties de l'imaginaire médiéval sont-ils remplacés par les autrement plus effroyables machines de l'ère industrielle ?


Cuenod le méchant dragon sera bientôt remplacé par Bueno, la chaudière à granulés bois. Si Lucas est rassuré à l'idée de voir disparaître l'horrible Cuenod, Papa pourra expliquer aux lecteurs adultes les raisons de son choix écologiquement rationnel au cours d'une annexe édifiante.


Les dessins d'Elodie Balandras soutiennent cette histoire avec simplicité et puissance. Son univers est parcouru de détails burlesques qui renforcent l'humour des textes, mais elle sait aussi rendre effroyable la découverte monstre pétrolier qui sera dissous par cet album au message écologique fort.
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