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Critique de mesrives


Voilà, je viens de refermer le premier opus de Karitas... et que dire qui n'a pas été encore dit et bien écrit !
Un roman vibrant, fascinant, bouleversant et lumineux peut-être même luminescent.

Le portrait d'une femme tétue, volontaire, amoureuse, soeur, épouse, mère... et artiste!

Un kaléidoscope de figures féminines de tous âges et de toutes conditions, certaines plus emblématiques que d'autres dans leurs rôles d'avant-gardes féministes.

Le tableau d'une Islande au début du XXème siècle, l'animation des grands ports (comme Akureyri), des fermes isolées dans les fjords, le trafic maritime et côtier, les rudes conditions de travail de chacuns et chacunes au rythme des saisons, la vie bruyante et besogneuse de tous.
En toile de fonds, les répercussions des deux guerres mondiales qui entraînent pénuries et crises sur l'île.

Une fresque historique d'un temps révolu mais pas si lointain; une saga familiale...

Le parcours de Karitas, les épisodes de sa vie, de la fin de l'enfance à l'âge adulte, un seul est passé sous silence (le lecteur suppose un épisode dépressif), certains sont étudiés à la loupe: son premier chagrin (la disparition de son père), sa première révélation (le don du dessin), ses études (l'Académie Royale des Beaux Arts à Copenhague), son premier travail (le salage des harengs), ses premiers émois, son grand amour ( Sigmar), sa première maternité, ses deuils, ses espoirs , ses rêves et ses cauchemars, ses joies et ses peines, ses apparitions, ses visions (le petit peuple caché n'est jamais très loin), ses obsessions et ses revendications.
Une partie de sa vie défile dans ce premier volet de 1915 à 1939: nous respirons avec Karitas, nous souffrons avec elle, nous pleurons, nous rions. le lecteur partage sa vie (professionnelle, sentimentale, familale) et sa passion: la peinture.

Trois parties rytment le récit correspondant à trois périodes spatio-temporelles:
1915-1918: des fjords de l'Ouest à Akureyri, Karitas avec ses frères et ses soeurs sous le règne de leur mère, Steinuun.
1923-1926: les fjords de l'Est, Karitas épouse et mère
1929: la côte Sud au pied du Vatnajokull, la fin de la réclusion de Karitas

Kristin Marja Baldursdottir magnifie l'Islande, le décor est époustoufflant: les fjords, les montagnes, les glaciers, l'océan. Son style à la fois poétique et réaliste sert la passion de son héroïne: en effet, chaque chapitre commence avec l'évocation d'un tableau de Karitas, et le lecteur devient le regard, les yeux de l'artiste, reconstituant élément après élément, ce qu'elle voit.

Un très grand bonheur d'une lecture toute en émotions... et impatiente de retrouver Karitas pour le second cycle, l'âge de la maturité et de la vieillesse dans Karitas, tome 2 : L'art de la vie.

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