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Critique de scarlett12



Eugénie Grandet grandit en province, à Saumur, entourée de son père d'une avarice maladive, sa mère, petite femme soumise que Grandet a épousée pour ses rentes et Nanon, la servante dévouée à Grandet.

Félix Grandet ne vit que pour l'argent, en posséder et en accumuler toujours davantage. Il est tellement avare que tout est compté, jusqu'aux morceaux de sucre qu'il va jusqu'à couper lui-même en parts réduites, au bois sur lequel il ne faut pas compter pour se chauffer d'avril à novembre quel que soit le temps, les portions de pain qui sont comptées, etc ...

Eugénie ne souffre pas trop de cette situation car elle n'en a jamais connu d'autres ... jusqu'au jour où son cousin, le beau Charles, fils du frère de Grandet, Guillaume, débarque avec tous ses atours de luxe et que éblouie elle en tombe amoureuse. En fait, Guillaume, ruiné, se suicide et demande à son frère de s'occuper de son fils. Ce drame qui laisse le père Grandet insensible (hormis pour les questions d'argent) désespère le jeune homme qui était très attaché à son père. Qu'à cela ne tienne : Grandet par toutes une série de manoeuvres entreprises par son homme de loi va entreprendre une série de démarches pour profiter financièrement de la situation et envoyer son neveu aux Indes coupant ainsi court à l'amour qui fleurit entre sa fille et son neveu. Eugénie, amoureuse va donner à son cousin toutes ses économies, ce qui lorsqu'il le découvrira mettra Grandet dans une rage épouvantable au point de confiner sa fille (âgée de 23 ans quand même) dans sa chambre au pain sec et à l'eau durant de longs mois. Elle ne survivra que parce que Nanon lui apportera en cachette quelque nourriture plus noble et plus consistante.
La mère d'Eugénie, dévastée par ces événements tombe malade et agonise pendant de nombreux mois parce qu'elle souhaiterait que son mari pardonne à Eugénie et fasse la paix avec elle. Grandet n'en a cure jusqu'au moment où son homme de loi lui fait comprendre que si son épouse décède, il devra partager l'héritage de cette dernière avec sa fille. L'argent, les biens, la possession sont les seuls arguments qui pouvaient convaincre Grandet. Il se réconcilie donc avec sa fille mais la mère laissée sans soins durant presque une année décédera quand même, heureuse de quitter ce monde où la vie lui fut si dure et sans joie. Grandet trouvera le moyen de faire renoncer Eugénie à l'héritage de sa mère. Il faut dire que la douce Eugénie n'en a cure, pure, naïve et innocente, elle ne pense qu'à son cousin et aux serments d'amour éternel qu'ils se sont juré. Bien qu'entourée de plusieurs prétendants, Eugénie restera fidèle à ses sentiments pour son cousin. le père Grandet finira par mourir en contemplant son or. Et Eugénie, eh bien Eugénie ... pour le savoir, lisez le livre si ce n'est déjà fait ...

Le thème de ce livre c'est l'avarice poussée au dernier degré, avarice qui, comme toujours chez ceux qui sont atteints de ce vice, est non seulement matérielle mais également morale. Pourtant, vraisemblablement Grandet aime sa fille ... mais moins que l'or ... ! L'opposition entre les avares et les avides (Grandet et quelques uns de ses "amis") et l'innocence, la pureté et la sensibilité de coeur ( Eugénie et sa mère) nous atteint de plein fouet et nous fait réfléchir non seulement sur les moeurs du 19e siècle mais encore sur notre époque où l'argent domine tout autre considération faisant de nos contemporains des êtres de moins en moins "humains".

L'écriture de Balzac me fatigue toujours un peu mais je dois reconnaître que sa psychologie et son analyse de société sont très judicieuses et pertinentes.

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