Il y a eu des versions très illustratives et des versions très libres. La fidélité n'est pas forcément une exigence de l'adaptation, car le plus intéressant est précisément l'écart entre le texte et le film, qui offre matière à comparaison et à discussion. La jeune fille est littéralement détruite par la nouvelle de la trahison de son cousin après tant d'années d'attente, mettant ainsi en évidence le thème balzacien de la pensée qui tue (Mme Grandet elle aussi est tuée par la cruauté de son mari). Dans le roman, le désespoir de la jeune fille la réduit à la claustration et la retraite qu'elle s'impose malgré son mariage blanc, véritable suicide moral, en fait une sorte de sainte laïque qui passe son temps à secourir les pauvres en vivant dans une scrupuleuse parcimonie. Cette fin est magnifique.
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