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Critique de CDemassieux


Certains reprochent à Balzac ses descriptions, les mêmes qui pourraient regretter les compléments, les verbes et les virgules d'un roman ! A ceux-là, je répondrai, par la voix de l'auteur : « La bêtise a deux manières d'être: elle se tait ou elle parle. La bêtise muette est supportable. »
Mais qu'ils se rassurent. Ici, pas de longs développements, juste une histoire courte, qui traduisent le talent d'un homme né pour écrire.
Qu'est-ce que ce colonel Chabert ? Un personnage déclaré mort à la bataille d'Eylau, trophée militaire du Premier Empire. Mais voilà qu'il est bien vivant et revient, sous la Restauration – laquelle n'a que faire de ces héros d'un autre âge –, pour réclamer son dû. Sauf que le Monde a continué de tourner pendant qu'il était disparu. Sa femme s'est remariée avec un noble, ennemi de l'Usurpateur – l'un des surnoms de Napoléon –, après avoir commis quelques malversations avec les biens de son premier mari, prétendu mort. Ce « revenant » la gêne : il pourrait mettre en péril son statut présent. Elle s'emploiera alors, par divers moyens peu honorables, à le défendre.
Mais Chabert a des grandeurs que la médiocrité intéressée ne saurait pervertir et qu'il appartient au lecteur de découvrir.
Le Colonel Chabert atteste, une fois encore, le génie balzacien pour débusquer les caractères humains dans leurs retranchements. Un récit qui laisse un goût amer et n'encourage pas à avaler sans broncher l'affirmation de Rousseau que « l'homme naît bon naturellement ».
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