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Critique de Laparenthesedeceline


“ Chère Tristane,

Je suis très sensible à votre approche du statut des victimes - en particulier de violences sexuelles -. C'est essentiellement de celles-ci dont il est question dans votre livre.

« Je suis une femme, je ne suis pas une victime, je l'ai été, ces choses-là passent. C'est ma première nuance. »

Ne serait-ce que pour cette introduction, j'ai très envie de vous remercier. Vraiment ! Plus qu'une nuance, cet état devrait être un fait établi dans la vie des personnes qui l'ont vécu, sans avoir à le brandir de façon systématique, et sans avoir non plus à le dissimuler avec vigueur, de peur du regard de l'autre. Des autres. Seul le désir profond d'un combat justifie cette revendication, me semble-t-il.
Je suis une femme, j'ai été victime et pour autant j'espère que la personne que je suis devenue aujourd'hui, intrinsèquement, ne se résume pas à ce statut, que mon être tout entier ne transpire pas cette blessure. Je ne veux pas incarner l'image de la posture victimaire. Bien au contraire, même au prix du déploiement d'une énergie féroce, je m'en défends et lutte encore au quotidien pour n'en rien laisser paraître - ou le moins possible -. Juste pour être moi-même. Comme vous le dites vous-même, et je partage votre point de vue : vous n'en n'êtes pas fière mais n'en n'avez pas honte non plus. Même s'il faut du temps pour parvenir à cette forme de résilience.
La douleur ne s'estompe pas, c'est sa perception qui s'amenuise. Celle qui permet l'acceptation que cette béance, invisible à l'oeil nu, et qui devient un élément de notre soi. A partir de ce moment seulement, il est possible de retrouver clairvoyance et lucidité qui permettent d'accéder à une capacité d'analyse sur les combats à mener.
Vous prônez la nuance dans chacun d'entre eux, sans quoi le pire en nous s'éveille. Dans ceux engagés par les féministes contre le “sexisme systémique”. Cette guerre des sexes parfois, voire souvent, injustifiée. Je partage également votre avis sur le fait indéniable et établi que nous vivons dans un Etat de droit et que par conséquent, la justice arbitraire n'a pas lieu d'être. Vous reconnaissez l'utilité de nouveaux outils tels que le #Metoo, mais dénoncez l'acharnement médiatique et populaire qui en découle trop souvent sans que justice soit rendue en bonne et dûe forme. Vous rappelez l'existence de la présomption d'innocence dans notre pays, - au grand dam des néo-féministes -, vous évoquez l'imprescriptibilité, les féminicides et autres sujets brûlants…
Mais surtout, je vous rejoins dans l'idée qu'hommes et femmes doivent s'unir et non se désunir pour avancer et faire évoluer la société dans un respect mutuel. Et que tout passe par l'éducation de nous-mêmes et des générations à venir.
Je conclurai avec mes propres mots assumés, que non, tous les hommes ne sont pas des salauds (fussent-ils nombreux). ”

Lien : https://laparenthesedeceline..
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