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Critique de Athalenthe


J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse critique, merci à Babelio et aux éditions archipoche !
Le Feu sonne terriblement, profondément juste.
Le sujet est très dur, pourtant à aucun moment Barbusse ne sombre dans le pathos. En effet, si il a lui-même été au front et qu'il base le propos de son livre sur des faits dont il a été témoin, le soldat Barbusse, auteur et narrateur, préfère se mettre en retrait de l'histoire pour se concentrer sur ses camarades de combat. Peut-être est-ce par pudeur, ou plutôt pour rendre ainsi un ultime hommage aux membre de son escouade dont beaucoup ne reviendront pas de la guerre.

A travers 24 chapitres de longueurs variées, ce qui fait penser aux 24 heures d'une journée, Barbusse aborde les différents épisodes de la vie quotidienne de l'escouade. On découvre ainsi que la vie du poilu, c'est bien sûr les combats, mais aussi beaucoup, beaucoup d'attente. Il y a la seconde ligne, le cantonnement, les permissions, les corvées... toute une organisation autour du soldat d'infanterie que je ne soupçonnais pas : le ravitaillement, l'artillerie, le génie, l'administration... l'armée est une immense machine. La tension monte au fur et à mesure de la lecture, jusqu'au moment où enfin, les soldats vont se retrouver sous "le feu", mettant fin à l'attente des poilus mais aussi du lecteur.

Le soldat Barbusse dépeint d'une manière extrêmement réaliste l'atmosphère des tranchées. Il allie des descriptions de l'environnement et de l'action d'une grande qualité littéraire à des dialogues au vocabulaire souvent très "cru", qui retranscrit fidèlement le parler des poilus. Ce parti pris est justifié par un chapitre, "Les gros mots", dans lequel l'un de ses camarades le voyant écrire, lui demande de ne pas dénaturer leur parler, dans un souci de vérité et d'authenticité. Il en résulte donc une écriture très contrastée, mais qui se marrie très bien.

A travers le Feu qui est le premier roman sur la Grande Guerre, Barbusse dénonce le bourrage de crâne dans la presse et l'hypocrisie de la société bourgeoise, qui vit en sécurité et dans le confort à l'arrière et fait des profits sur la guerre et les souffrances des soldats. La dénonciation de la guerre devient indissociable de la critique politique, et l'on sent dans les dernières pages le pressentiment qu'a l'auteur d'une révolte du peuple, qui se manifestera avec la Révolution russe de 1917.

Tout cela fait du Feu un livre absolument essentiel pour saisir la réalité de la 1ère guerre mondiale et comprendre ses conséquences sur les mentalités et la vie politique des années 20 et 30.
Le Feu m'a permis de réaliser à quel point nous avons le devoir de nous souvenir de tous ces hommes qui ont souffert inutilement et ont été sacrifiés à la guerre.
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