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Critique de Shaynning


Premier tome d'une saga , "Ma vie de gâteau sec" est un roman assez épuré qui se concentre sur une jeune fille anxieuse.

Louane aborde sa troisième année en sport-étude dans le volet danse et si elle se sent bien dans cette discipline, la plupart des autres aspets de sa vie sont entourés de craintes et d'appréhensions. de manière générale, elle craint les changements, n'aiment pas les situations nouvelles et tentent de s'organiser pour éviter le maximum de stress. Sans être associable, Louane a des difficultés à interagir avec les autres et semble avoir très peu de confiance en ses habiletés sociales. Alors qu'elle fait partie des danseuses les plus avancés, Louane commence divers spectacles, mais au troisième, elle connait alors une première crise d'angoisse. Armée d'un billet du médecin qu'elle a consulté par la suite, qui stipule alors qu'elle souffre potentiellement d'un trouble anxieux, Louane ne danse plus et se retrouve cantonnée au fond de la bibliothèque de l'école. C'est là qu'elle fera la connaissance de Théo, étudiant intelligent qui ne se sent pas à sa place dans une école, surtout avec cette deuxième secondaire 5 qu'il doit refaire, séparé de son unique ami. Théo est original, possède une grande écoute et est très à l'aise socialement, mais il est un peu perdu face à ses études. Alors que la meilleure amie de Louane, Alice, trouve leur amitié incongrue, la principale concernée trouve au contraire que cette nouvelle amitié pourrait l'aider à être plus en confiance avec les autres. Théo prend même le pari de l'aider avec le beau Elliot qui la fait rêver. Bref, Louane jongle avec beaucoup de préoccupations: va t-elle danser à nouveau? Y a t-il une chance pour qu'elle puisse parler enfin au gars de ses rêves? Et surtout: Louane surmontera t-elle au moins certaines de ses craintes pour aller de l'avant?

Quand je dis qu'il est épuré, je parle du texte surtout. Pas de grandes descriptions des lieux ou même du physique des personnages. On se concentre sur Louane, son ressenti, ses craintes et ses réflexions. Même la mise en page est aérée et les chapitres sont courts. Un roman qui respire avec une héroine qui étouffe. Joli contraste.

C'est plaisant de trouver ce genre de roman pour ado qui ne tombe pas dans le sensationnalisme américain avec tous les clichés qui les accompagnent. Ça n'a rien de grandiloquent ou de socialement invraisemblable, au contraire, c'est même assez psychologiquement juste. C'est l'histoire d'une ado qui ne se sait pas anxieuse et qui va devoir apprendre tranquillement ce qu'est sa condition et comment composer avec elle. On le sent dans l'histoire: les troubles anxieux sont méconnus et mal comprit. Or, il y a de plus en plus d'enfants et d'ados vivant avec un trouble anxieux et même parfois un Trouble anxieux généralisé ( TAG). C'est une étiquette qui fait peur, autant aux gens qui la porte que pour les gens autours. C'est donc plaisant de voir le sujet abordé ici, avec douceur et avec une certaine retenue, en ce sens où Louane n'est pas complètement anéantie sous son trouble.

Autre élément qui m'a beaucoup plu: Théo. J'ai vraiment eu peur de revoir l'éternel Bad-boy-sexi-mystérieux que chérissent les autrices américaines, mais non, Théo est un jeune homme un peu original, mais doté d'une formidable intelligence intrapersonnelle, soit l'intelligence de l'empathie, de l'écoute et du rapport sensible aux autres. Un "gentil", quoi. Il est bienveillant, un peu incompris, à l'instar de Louane, et tout à la fois introverti et sociable. Bref, un personnage masculin attachant et , pour une fois dans ce genre de roman pour ado, le genre de personnage qui fait niveler la protagoniste vers le haut. J'apprécie aussi le rapport plus "grand-frère" qu'il entretient avec Louane, car ils ont près de quatre ans d'écart, ce qui est beaucoup pour des ados et aurait été déplacé dans un rapport amoureux. Mais ici, j'ai l'impression que Louane et Théo vont cheminer ensemble sans tomber dans "l'amour avec un gros ( oui, gros) A" à l'américaine.

C'est un roman qui se lit somme toute rapidement, qui apporte une dimension plutôt nouvelle aux romans ado de ce genre, avec également un message de front sur le consentement. On y trouvera aussi de beaux message sur la solidarité, l'amitié et l'espoir. "C'est dans l'adversité qu'on reconnait ses alliés", ai-je lu quelque part et ce roman l'illustre très bien, avec une touche rigolote bien intégrée.

À voir!

Lectorat du premier cycle secondaire, 13-15 ans
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