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Critique de MartinServal


Dans ce livre, Barrès expose ses idées et regrette la centralisation et le déracinement de la France. Hélas, on ne peut que constater la triste l'aggravation de son constat : les jeunes diplômés ne quittent plus la Lorraine pour Paris, mais la France pour les États-Unis. Les jeunes gens qui dans ce livre ne pensent qu'à servir l'État plutôt que leur canton natal sont aujourd'hui résolus à servir le marché plutôt que leur pays.

Tout au long du récit, ce club de jeunes hommes est tout à fait exaltant à suivre dans ses pérégrinations, dans la liberté et le joyeux désordre de leur recherche adolescente d'idéal, de modèles, de valeurs. L'on souhaiterait avoir 20 ans comme eux, à la toute fin du XIXème siècle, pour connaître les cercles littéraires, les cafés du quartier latin, l'exceptionnelle émulation intellectuelle, le foisonnement des idées et surtout, surtout, l'incroyable liberté qui permet à l'un de faire des études de médecine tout en suivant des cours d'histoire et en se passionnant pour Lamartine ou à un autre de se lancer dans une carrière de journaliste sans crainte de se fermer des portes, de faire un choix qui enferme à tout jamais dans une voie sans issue. Ce constat est d'autant plus criant si l'on songe à la situation actuelle où il est quasiment impossible de bifurquer entre des études de science et de lettres, où les littéraires ne savent plus faire une règle de trois et les scientifiques sont incapables de citer trois vers. Comment avons-nous perdu cette faculté à mêler les savoirs, à chercher la culture plutôt que la spécialisation ?

Cependant, en dépit de toutes les qualités citées précédemment, le livre m'a parfois semblé inégal : quelques passages assez longs qui ne servent pas forcément récit tandis que d'autres se dévorent très rapidement. Un style qui manque parfois de fluidité, un récit entrecoupé de blocs de réflexions philosophiques parfois assez éloignées des événements du livre.
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