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Critique de StCyr


En 1879 sept jeunes hommes affamés de gloire, galvanisés qu'il furent par les discours d'un professeur kantien et gambettiste, quittèrent leur Lorraine natale pour s'en aller à la conquête de Paris. C'est donc dans les pas d' Eugène de Rastignac et de Julien Sorel, et sous le haut patronage De Balzac et de Stendhal que Barrès place ses personnages du premier volet de la trilogie du roman de l'énergie nationale, les Déracinés.


Le propos du roman réside dans la critique du système de l'éducation universitaire qui arrache les jeunes forces de leur terroir, de leur substrat d'origine, pour en faire des déracinés. La charge contre la petite cuisine politicarde du parlementarisme faisandé est acerbe, le roman illustrant la corruption et les conflits d'intérêts ayant cours dans l'espace du triangle infernal délimité par les banques, la presse et le parlement, sur fond de scandale du canal de Panama. Le roman évoque avec brio les milieux bohèmes et estudiantins, le monde interlope des brasseries de femmes, la déveine des carabins. L'oeuvre culmine avec deux morceaux de bravoure, envolées lyriques au spectacle du tombeau de l'Empereur et des funérailles de Victor Hugo, deux figures qui surent en leur temps canaliser les forces composites de la France. Cela étant dit, le style de Barrès est plutôt ampoulé, parfois grandiloquent, le livre fait son âge, les personnages manquent aussi de profondeur, l'intérêt du livre en souffre notablement.

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