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Critique de brigittelascombe


"Être artiste c'est forcément être engagé" dit Gérard Gelas dans l'ouvrage que lui consacre le journaliste, écrivain et ami André Baudin pour retracer plus de quarante ans de carrière théâtrale de 68 à nos jours.
L'engagement politique et surtout ses répercussions punitives, André Gelas dramaturge, metteur en scène, fondateur de la Compagnie du Chêne Noir, instigateur du Festival off d'Avignon, les connait, puisqu'en juillet 68 un arrêté préfectoral a interdit sa pièce "La paillasse aux seins nus" jugée subversive, dans un contexte surchauffé de mai 68 et d'esprits contestataires. Une censure, un scandale et un emprisonnement qui l'ont d'ailleurs propulsé sous les feux de la rampe et l'ont rendu célèbre sans avoir fait ses preuves.Il s'est rattrapé depuis!
André Baudin, alors journaliste au Provençal nommé à Avignon, retranscrivait fidèlement les propos de l'artiste anarchiste dans ses articles.
L'homme de lettres et l'homme de théâtre se sont liés d'amitié.
Plus que les notions d'engagement politique (ex:certaines pièces de Gelas ou adaptations de pièces dénoncent les guerres,la femme objet,la société de consommation..) il est question ici de liberté (de création artistique et de liberté de presse). Peut-on censurer? Et peut-on tout dire ou tout montrer?
Il est question d'art théâtral: à quoi sert le théâtre?Qu'apporte -t-il? Peut-on rester un puriste lorsque d'un côté on dénonce la bourgeoisie, que d'un autre côté c'est cette même bourgeoisie qui est en majorité spectatrice et que des enjeux financiers rentrent en jeu pour "rentabiliser le produit"?
L'artiste est-il toujours maudit?
"Je continue à rêver dit Gérard Gelas car il n'y a pas de vie sans rêve"
Merci à André Baudin pour son témoignage fort qui permet au public, alors que le festival d'Avignon, avance à grand pas de se faire une idée de ses coulisses et d'apprécier l'énorme somme d'abnégation demandée aux rêveurs pour continuer à faire vibrer leur public.
Merci au "Chêne Noir", dont j'apprécie chaque année en juillet les représentations, de faire passer des idées, de transmettre du culturel, de susciter des vocations et d'aller à la rencontre du public.
Je chroniquerai Saltimbanque, Gérard Gelas ou le théâtre de l'inconfort dans la prochaine émission de juin de Miroir des ondes sur RCF Méditerranée puis recevrai André Baudin pour une émission de 25 minutes pour parler (entre autres de la liberté d'expression).
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