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Critique de paulmaugendre


Deux nouvelles noires au sommaire de ce mini recueil. le sable de Djerrah et Déraillement. Deux tranches de vie, deux destins, deux histoires dans lesquels on pourrait, presque, se reconnaître, tout au moins dans la seconde.

Dans le sable de Djerrah, le lecteur fait la connaissance de Jean, un garçon mutique qui passe son temps à fabriquer des balais à l'aide de branchages de peuplier et de genêt dans la ferme familiale. Ou alors il balaie la cour, les dépendances. Il ne parle pas de la journée.

Francette, sa jeune soeur, s'amuse à trier dans une passoire les gravillons du sable, imaginant découvrir un jour des pépites d'or. Une occupation qui dérange Jean, lequel éparpille son mamelon d'or présumé, à l'aide de son sempiternel balai qui traîne en permanence avec lui. Pendant ce temps la mère dépiaute un lapin pour le repas du midi. Jean ne peut pas voir cette opération délicate, il ne peut pas, surtout il ne veut pas.

C'était au temps où dans les salles de cinéma était projeté un film dans lequel une jeune débutante se voyait projetée sous les feux des projecteurs et des yeux concupiscents des hommes. Et Dieu… créa la femme, paraît-il. Il a aussi créé les guerres, comme celle d'Algérie, à laquelle Jean a participé comme appelé. Il y eut beaucoup d'appelés, et peu d'élus. Depuis Jean traîne ses souvenirs comme un écorché vif.



Déraillement, le genre d'accident au quotidien, quand un célibataire quiètement engoncé dans sa vie d'homme solitaire rencontre une jeune femme. C'est beau l'amour, quand c'est partagé. C'est envahissant aussi, quand la femme se met en tête de chambouler le train-train quotidien. D'obliger son amoureux à coucher sous la tente, ce qu'il refuse catégoriquement, à se promener à vélo, à manger des légumes plutôt que de la viande…

C'est excitant, une nouvelle vie, gérée par la femme qu'on aime, c'est énervant aussi, et des idées folles traversent la tête.



Plus le temps passe, plus je vieillis, plus la lecture de nouvelles me procure du plaisir. le plaisir de découvrir des univers différents à chaque fois, des petites scènes du quotidien que l'on aurait pu vivre ou des situations que l'on a plus ou moins connues, des sensations, des sentiments, que l'on ressent par procuration.

Les pavés ne m'intéressent plus guère, les ayant connus en 1968, puis après durant des décennies, les pavés littéraires je précise. Maintenant, il me faut passer d'une histoire à une autre, le plus rapidement possible, car outre lire des intrigues différentes, de se transposer dans des ambiances et des atmosphères diverses, cela permet de découvrir de jeunes auteurs, jeunes dans l'écriture, peu importe l'âge, qui s'affirment de texte en texte et offrent des possibilités de renouvellement.

Aline Baudu est l'une de ces auteurs qui sous la houlette de Mademoiselle Ska s'exprime avec justesse, sans s'épancher dans des considérations oiseuses, mais prenant aux tripes.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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