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Critique de Jelussa


Une dystopie percutante écrite à quatre mains… lue en une journée, en un souffle.
Le choix des auteurs est d'inverser les rôles en nous projetant dans une France ravagée par une crise économique. le pays autrefois terre d'accueil se vide progressivement de ses habitants devenus migrants. Tous partent vers le Nord, vers un là-bas qu'ils espèrent meilleur. Mais il leur faut affronter bien des dangers…

La trame est classique : des chapitres alternent, évoquant deux familles qui ne se connaissent pas et dont certains membres vont finir par se rencontrer et se lier. le récit d'Iza, accompagnée de son frère, va se faire à la première personne tandis que celui de Léon se fera à la troisième personne. C'est la seule différence notable. L'écriture est harmonieuse entre les deux plumes qui se mêlent agréablement.
Un développement plus approfondi des personnages m'a tout de même manqué : ils sont juste ébauchés mais il est clair qu'il est difficile de faire mieux en quelques 270 pages. Savoir comment ils étaient « avant » aurait néanmoins pu aider à comprendre ce qu'ils perdent vraiment, leur évolution au cours du périple. On sait peu de choses sur leurs goûts, leur caractère.
Le récit est enlevé, on tourne les pages pour connaitre la suite. Dans ce type d'histoire j'apprécie les descriptions de paysages, les explications sur les changements d'habitudes d'un pays à l'autre. Rien de tout ça dans ce roman. le parti pris est ici de ne décrire aucun pays traversé. On ne sait pas quel est ce « là-bas » vers lequel tout le monde aspire à se rendre. C'est au Nord, très loin, 4000 km… et nous n'en saurons pas davantage. Les personnages ne franchissent qu'une seule frontière avant d'arriver au point fatidique. C'est assez curieux. le roman étant clairement ancré dans une France que l'on connait, on se retrouve ensuite dans un univers fictif à imaginer de nous-même.
Le propos est certainement autre. Les auteurs ont choisi d'orienter la réflexion sur ce que l'on peut ressentir lorsqu'on abandonne sa vie, on quitte tout et on perd beaucoup. Comment survivre ? Où trouver le courage de poursuivre sa route malgré les obstacles ? Dans un pays étranger dont on ne comprend pas la langue, dont on se sent rejeté, où l'on n'a plus d'identité car on a perdu ses papiers.
Sur ce point je pense que le roman est réussi : on s'interroge, on se met facilement à la place des personnages. Pas de doute qu'après cette lecture le regard sur l'autre aura évolué.
Personnellement il m'a manqué un petit plus pour apprécier totalement cette histoire et qu'elle devienne un coup de coeur, même si je suis restée plongée dedans jusqu'à la dernière page.
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