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Critique de LuxSolace


Le livre me semblait d'abord prometteur. J'aime beaucoup les romans YA romance, mais il faut avouer que la recrudescence des assassins-malgré-elle garçon manqué ~fort caractère~ comme héroïnes me fatigue un peu : là en l'occurrence, on suit l'apprentie d'une entremetteuse qui utilise son sens de l'observation pour espionner. C'est suffisamment original pour piquer ma curiosité et j'étais excitée à l'idée de ma lecture.

Le début du livre est intéressant, les dialogues amusants et percutants, les scènes dynamiques et j'ai trouvé le rythme du récit ni trop lent ni trop rapide. J'avais un peu peur puisque Sage s'est avéré être une énième héroïne garçon manqué, ce qui en soit ne pose pas de soucis, mais c'est souvent présenté comme un idéal, là où les personnages féminins qui agissent d'une façon traditionnellement féminine (aiment le maquillage, mettent des robes, du parfum) sont rabaissés. Ça donne un côté très pas-comme-les-autres-filles qui pouvait fonctionner quand j'avais 12 ans, mais là j'en ai 21.

Comme toute l'intrigue du roman est d'amener tout un paquet de demoiselles d'un point A à un point B, je me disais que le développement de Sage, qui au début du roman est une tête brulée parfois immature, serait de découvrir qu'il y a en vérité plus à ses mesdames que ce qu'on pourrait croire au premier abord, en parallèle des affaires d'espionnage et de romance, bien entendu.

Malheureusement, ce n'est pas du tout le cas. Une jeune femme la prend en grippe très vite dû à sa naissance (pimbêche clichée, elle met trop de maquillage et trop de parfum, talons de 20 cms parce qu'évidemment, grosse poitrine qu'elle met en avant parce que bien sûr, elle est méchante à un niveau qui est absurde, bref vous connaissez la rengaine) et si ce n'est qu'avec l'exception d'un autre personnage mineur, on apprend à connaître les dames qui accompagnent Sage que... Jamais en fait. On sait juste qu'elles colportent des rumeurs sur l'héroïne et ricanent et puis voilà. Une occasion ratée selon moi.

L'autre problème , c'est Sage. Si au début, je pensais que l'auteure présenterait son côté forte tête / j'ai toujours raison en défaut, et donc qu'il y aura un développement intéressant avec ça, ce n'était pas du tout gagné quand j'ai arrêté ma lecture, c'est à dire à un bon 50% du roman. Elle est au final assez lisse, avec aucun véritable défaut, ou en tout cas aucun défaut qui ne soit pas en vérité une qualité. Son caractère sert à la propulser dans l'intrigue, et ensuite tous les personnages (masculins du coup)(:/) sont charmés par sa franchise. Elle est observatrice et intelligente, au point de mieux se débrouiller que l'espion attitré du régiment militaire qui les accompagne (?????????????????????????). Et je pèse mes mots : c'est présenté ainsi par la narration, à travers les pensées du capitaine du régiment. Sage n'a pas reçu d'entrainement à ce sujet, donc euh. D'accord elle est lettrée, mais je pense que la manipulation, ça s'apprend sur le terrain non ? D'autant plus qu'elle dit elle-même n'avoir jamais eu d'amis, donc maintenant que j'y réfléchis, son aisance pour embobiner les autres et mener les conversations comme elle l'entend est d'autant plus étrange. Ça s'expliquerait si elle avait reçu une telle éducation, mais celui qui l'a éduqué était un homme intègre au possible, et Sage déteste mentir. J'ai du mal à adhérer au concept d'une espionne au talent incroyable qui a des états d'âmes pareils, de même pour l'espion au service de l'armée.

C'est un peu gros quand même, et cela même si j'aime les héroïnes compétentes. Je préfère encore qu'elle commette des erreurs au début, mais apprenne au fil du récit, or, Sage n'a jamais tort, et je trouve ça dommage : elle n'a que des idées de génie (mot pour mot) auxquelles les militaires qui les accompagnent n'ont pas pensé avant elle.

J'ai arrêté ma lecture quand elle était partie pour apprendre à se battre, me doutant qu'elle risquait de s'y découvrir un talent naturel, ce qui ajouterait une corde à son arc déjà tellement bien verni qu'on pourrait jouer un morceau de harpe dessus.

J'ai aussi trouvé les personnages de l'armée (environ 80% des personnages dont vous allez entendre parler un minimum fréquemment, donc) assez oubliables. le héros masculin ne m'a pas évoqué de sentiment particulier, et ceux du reste de l'escouade manque de voix propre comme de caractéristiques qui les définissent et les différencient en terme de personnalité, si bien que lorsque la narration parlait de Sergent Machin, je me retrouvais à me demander c'était celui qui avait fait quoi dans la scène précédente. D'un côté c'est """logique""", c'est une armée, tout le monde obéit à ses ordres et évite de trop sortir du lot, mais je me retrouvais à ne m'attacher à personne puisqu'il n'y avait rien à quoi s'agripper. Donc ironiquement, c'est les personnages moins lisses comme le capitaine et Jacqueline (la peste clichée) dont j'espérais entendre un peu plus parler.

Bref, je suis négative, mais sans ces éléments, le roman aurait vraiment pu me plaire : si ce genre de clichés ne vous fait pas grincer des dents comme à moi, vous devriez y trouver votre compte puisque c'est surtout ça qui m'a posé problème. Dommage !
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