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Critique de oran


Le petit Tambour d'Arcole , tout comme le Chevalier Bayard ou Jeanne d'Arc, ce sont des personnages glorieux , qui posaient avec maestria sur la couverture de nos cahiers d'écoliers ou qui ornaient nos buvards de collection !
Guillaume Beckert est Cadenétien, il est né à Cadenet situé sur le versant sud du Luberon. Sur la grande place du village est érigée la statue du Petit Tambour, c'est André Estienne, lui aussi natif de ce village vauclusien, il participa à la Campagne d'Italie et se distingua magistralement durant la bataille d'Arcole.
Attaché à cette figure légendaire, Beckert a choisi de travailler sur ce personnage pour son master d'histoire. Ce récit est le résultat de ses recherches.
André Estienne n'a pas quinze ans quand il devient orphelin de père. Il est l'aîné d'une fratrie de 4 frères, le voilà donc chargé de famille. Alors, comme il sait lire et écrire (l'orthographe cependant n'est pas son point fort comme en témoignent ses récits qu'il consigna dans des cahiers), prérequis indispensables pour entrer dans la Garde Nationale, alors que la Patrie est en danger, il s'engage en 1792. Il sera tambour, humble pion, mais dont le rôle est important voir indispensable au sein des armées de l'Ancien Régime car c'est lui qui retransmet , au coeur d'une bataille, grâce à son instrument à percussion, les ordres lancés par les officiers.
La bataille d'Arcole, près de Vérone - 1796- c'est deux contre un : une armée régulière de quarante mille Autrichiens parfaitement entraînés contre vingt mille Français (d'autres historiens avancent des données différentes) , une force galvanisés par leur général en chef Bonaparte. Et pourtant, le début de la bataille, - le front se situe entre le fleuve l'Adige et son affluent l'Alpone , en plein marécage de la Zerpa - est loin d'être prometteur, Bonaparte s'embourbe d'ailleurs lamentablement.
Alors le général Belliard ordonne à Estienne et aux autres tambours de traverser la rivière pour aller sur les arrières de l'ennemi.
André est un excellent nageur, il a appris, tout enfant, entre deux bras de la Durance, cette rivière provençale tempétueuse et particulièrement dangereuse. Cet élément va être déterminant dans la suite des évènements.
La ruse réussie, les Autrichiens pensent avoir été débordés, c'est la déroute et la victoire.
Plusieurs tableaux célèbres décrivent la scène et témoignent de la présence de ce petit tambour qui prend, tour à tour, les traits d'un enfant-soldat (Horace Vernet) , voir même d'un blondinet , vêtu de blanc, sorte de petit enfant -Jésus ! (Charles Thévenin) !
André Estienne poursuit la carrière militaire, il participe à la Campagne d'Allemagne, de Hollande, il est à Austerlitz et peut être même à Waterloo. Il est récompensé en recevant les « Baguettes d'honneur » (argent et ébène) et la Légion d'honneur – première promotion - , la médaille lui est remise par l'empereur en personne en 1804. Lors du sacre impérial , il est « Aux Champs », dans la cathédrale Notre Dame, lors de l'entrée du Pape et de l'empereur et il raconte :
« le pétit tambour d'Arcole fut le seul tambour dans l'ancinte de l'église pour battre aux champs au pied du trône (…) pour y aitre sacré et couronnée » (sic) .

le retour à la vie civile s'avère plus difficile, moins glorieux , il meurt en 1838, il a 61 ans . Pour Frédéric Mistral cette mort est causée par l'émotion intense d'avoir découvert sa silhouette figurant au fronton du Panthéon « Moi si haut » s'écrit-il avant de succomber, mais cela est une galéjade provençale !
Le Petit Tambour était-il si petit ? Un sobriquet affectueux que Bonaparte prononçais « pétit », petit par sa taille , sans doute, mais plutôt par son jeune âge quand il s'engagea, et cet adjectif qualificatif, il le conserva toute sa vie..
Au-delà de cette biographie , celle d'un petit personnage passé à la postérité, c'est toute l'Histoire de cette épopée napoléonienne que l'on revisite , qui apparaît en filigrane, une « réalité historique » qu'il faut corriger, celle terrible des champs de bataille, les conditions de vie difficiles des soldats... , ainsi Estienne mal nourri, mal équipé, parcouru environ quinze mille kilomètres , souvent chaussé de sabots… Il fallait être grand patriote pour supporter cela. …
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