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Critique de mgeffroy


J'avais quelques vagues souvenirs de Leslie Bedos sur France Inter et j'associais son nom à des chroniques pleines d'humour. On retrouve de l'humour dans son premier roman mais un humour à ne pas confondre avec comique ; ici, il est empreint de cynisme, de dérisoire mais également de fantaisie liée à la folie de Léna (“Voilà, je viens de là, d'un cheptel de folles qui a refusé de rentrer dans les rangs... Bienvenue chez les branques.”), le personnage de ce court roman.

Léna est donc tombée sur la tête étant petite et la responsabilité de sa mère entraîne un traumatisme qui la poursuit dans sa vie d'adulte. La psy (“la dame chez qui je laisse parler ma tête”) qu'elle consulte l'invite à noter ce qui lui passe par la tête et ce sont ces notes qui nous sont livrées, de manière assez brutale, par Leslie Bedos.

Ces notes de Léna traduisent ses inquiétudes d'être abandonnée par sa mère, de ne pas trouver de fiancé, que ses enfants soient malades, de ne pas ressembler aux Catherine, ces femmes parfaites... et ses cauchemars (“Pourquoi faut-il toujours que mon crâne soit encombré d'images pourries ?”).

L'encre trempée dans le liquide céphalique de Léna nous renvoie à nos propres peurs et angoisses de mort (“J'ai même élaboré dans mes demi-sommeils trois scénarios assez macabres où je me vois périr à plus ou moins long terme.”) que l'on essaie d'évacuer dans les petits gestes du quotidien, les habitudes.
Les hésitations, les répétitions (“Je l'ai peut être noté quelque part”), les phrases courtes donnent du rythme aux notes de Léna et font qu'on la suit aisément dans ses délires, ces notes apparemment dépourvues de logiques mais dont on ressent l'inéluctabilité.

Ce roman de facture peu classique, sans intrigue, peut donner l'impression qu'écrire un roman est à la portée de tous, qu'il suffit de dérouler un fil de sa tête et de le poser sur le papier. Mais le style volontairement débridée et rapide de Leslie Bedos permet de mieux appréhender ce qui se déroule dans le cerveau de Léna. Pas un chef d'oeuvre mais la révélation d'un écrivain qui devra confirmer dans ses prochains romans.
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