AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Denis_76


L'impact du roman est tel qu'on attribue à Abraham Lincoln ces mots, prononcés lorsqu'il rencontre Harriet Stowe au début de la guerre de Sécession : « C'est donc cette petite dame qui est responsable de cette grande guerre. »
.
Planteur ruiné du Kentucky, Mr Shelby est obligé de vendre des esclaves, dont le grand Tom, à des spéculateurs sans conscience. Tom, noir intègre, n'aura de cesse de vouloir revoir sa case, sa femme Chloé et ses enfants. Y parviendra-t-il ? Son nouveau maître de Louisiane, Augustin de Saint-Clair, influencé par son ange de fille, Eva, lui a promis l'affranchissement...
.
Des thèmes capitaux sont traités avec beaucoup de persuasion dans ce beau roman.

Racisme :
Les préjugés les plus odieux sévissent encore au XIXè siècle, dans les futurs Etats Confédérés, alors que, contrairement aux Indiens d'Amérique au temps de " La Controverse de Valladolid", on admet que les Noirs ont une âme.

Sociologie :
La vie différente des Blancs et des Noirs est soulignée, émouvante dans ce livre. C'est de la pure barbarie. Comme lors de la prise des Juifs par les Allemands en 1940, les mères noires se voient arracher leurs enfants, leur mari. Les esclaves sont fouettés comme au temps de Jésus. Les Noirs marrons, en fuite, sont chassés comme du bétail. A la mort du maître, ils sont considérés comme des biens de succession et sont vendus... vendus comme de la marchandise.

Politique :
Harriet Stowe, originaire du Connecticut, s'engage avec son frère pasteur dans la cause abolitionniste. Ce roman, achevé en 1852, et écrit avec le coeur, contient de nombreux passages émouvants. Il a été diffusé à des millions d'exemplaires, et a touché de nombreux Américains. Certains disent qu'il est un déclencheur de la guerre de Sécession.

Romans :
C'est pratiquement un roman biographique ou historique, puisque de nombreux Noirs ont subi les trajectoires de Tom, George, Topsy ou Cassy.
Je retrouve "Douze ans d'esclavage", "Chasseur de noirs" de Vaxélaire, et "La couleur des sentiments".

Ethisme :
Qui sont les "bons", qui sont les "méchants" ? C'est évident pour l'auteur et les lecteurs, mais pas pour les méchants maîtres, pour qui la "barre de la bonté" n'est pas du tout à la même place :
"Que de fois Haley n'avait pas été dupe des nègres qu'il avait le mieux traités ! aussi s'étonnait-il d'être resté si bon."
A ce sujet, je pense que chacun des 7 milliards d'individus sur Terre doit apprendre l'empathie...
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}