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Critique de dido600


Elle est la femme de Messali Hadj. Elle fait partie de ce qu'on appelle les oubliés de l'Histoire.
C'est Émile Busquand, une Française de Lorraine dont le destin a croisé celui du père fondateur du nationalisme algérien. C'est elle qui a rédigé le premier texte appelant à l'indépendance de l'Algérie.
De nombreux Algériens, victimes de l'amnésie programmée, ne savent pas aussi que c'est elle qui a confectionné le premier drapeau algérien dans sa forme actuelle . En lui consacrant ce livre, Mohamed Benchicou porte son intérêt cette fois-ci sur l'histoire pour rendre un hommage à cette femme à l'occasion du Cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algerie.
Cela nous rappelle surtout qu'hormis quelques-unes, les femmes ayant combattu le colonisateur ont été non seulement oubliées mais aussi trahies par ce qu'allait devenir l'Etat indépendant dont les lois consacraient la misogynie et l'infériorisation du «sexe faible». La filtration de l'Histoire est également mise en cause dans ce roman qui déterre un personnage passionné et passionnant si injustement enseveli par le récit officiel. Enfin, on a l'occasion de découvrir Messali sous un autre jour : cet homme austère et dégageant une aura de patriarche nous est présenté comme un garçon amoureux, timide et fébrile.
«La Parfumeuse» est à la fois violent et doux, revendicatif sans en donner l'air, douloureux et extatique ; il se vêtit d'un étendard multicolore où l'amour devient indissociable de la soif de liberté et où la vérité est toujours subjective. On retiendra, malgré quelques longueurs et redondances, un aspect esthétique irrésistible distillé dans des figures de style et des envolées lyriques très savoureuses. On se souviendra surtout de cette belle phrase d'Emilie, elle imaginait l'indépendance :
«Je l'imaginais aussi insolente qu'un mollet de femme… ou une toile de Chagall… ou une cuite avec Henri Miller à La Coupole


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