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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Angela (épisodes 4 à 10 de la série Guardians of the Galaxy, en abrégé GotG) et All different (épisodes 16 à 19, et le numéro spécial "X-Men gold" de la série All new X-Men, en abrégé AnXM). Il contient les épisodes 11 à 13 de GotG, et 22 à 24 de AnXM, initialement parus en 2014, tous écrits par Brian Michael Bendis (en abrégé BMB). Les épisodes des GotG sont dessinés et encrés par Sara Pichelli (avec l'aide d'Immonen et Grawbadger pour l'épisode 12, et de David Marquez pour l'épisode 13). Les épisodes d'AnXM sont dessinés par Stuart Immonen, et encrés par Wade von Grawbadger.

À bord de la station spatiale Knowhere (dans le corps d'un Celestial décédé), Peter Quill prend conscience que sa tête est toujours mise à prix. Dans le cadre du concile des empereurs stellaires, Kallark (Gladiator, chef des Shi'ar) annonce à ses égaux qu'il a décidé de traduire Jean Grey (version All new) en justice pour les crimes de Phénix (bien qu'en tant que tel, cette version de Jean Grey n'ait tué personne). Les Guardians ont vent de ce projet et ils rejoignent la Terre pour avertir les X-Men. Trop tard Jean Grey a déjà été enlevée. Ils prennent en charge les all new X-Men restant pour les emmener dans l'empire Shi'ar. Par le plus grand des hasards, leur route va croiser celle des Starjammers, et bien sûr la Garde Impériale n'est pas loin.

L'équipe des X-Men se compose de Kitty Pryde, Jean Grey, Beast (Hank McCoy), Iceman (Bobby Drake), Angel (Warren Worthington), Cyclops (Scott Summers) et X-23 (Laura Kinney). L'équipe des Guardians of the Galaxy se compose de Rocket Raccoon, Groot, Gamora, Drax, Star Lord (Peter Quill) et Angela. L'équipe des Starjammers comprend Corsair (Christopher Summers), Ch'od, Cr'eee, Sikorsky, Hepzibah, et Raza Longknife. Parmi les membres de la Garde Impériale se trouvent Gladiator, Oracle, Smasher, Titan et bien d'autres.

Comme pour le tome précédent des GotG, il y a 2 façons d'apprécier ce tome. La première consiste à lire ce crossover comme une aventure grand spectacle, avec un tas de personnages. de ce côté-là, Bendis n'y a pas été avec le dos de la cuillère. le spectre du Phénix rôde avec la menace cosmique qu'il représente, les All new X-Men sont au grand complet (tous les 5), et les 3 autres équipes (GotG, Starjammers et Garde Impériale) portent le total de personnage vers la trentaine. Il y a finalement peu de pages consacrées à des affrontements physiques, et beaucoup plus aux interactions entre les personnages.

Bendis s'avère très adroit pour faire ressortir tout le désarroi des X-Men (version jeunes adolescents) qui continuent de découvrir ce que leurs homologues adultes ont fait, et donc ce que leur réserve l'avenir, tout en essayant d'exister quand même et de faire leur propre choix. À ce titre, Jean Grey est soumise à rude épreuve avec la prise de conscience du risque qu'est sa simple existence (un potentiel retour du Phénix), ou encore ce que Gladiator a fait subir à sa famille. Scott Summers déguste pas mal aussi, avec Corsair (ce dernier ayant bien du mal à revivre la réunion avec son fils pour la deuxième fois, mais en plus jeune). Évidemment vu le volume de la distribution et l'enjeu de l'intrigue, seuls quelques personnages bénéficient de réelles séquences qui leur soient dédiées. Par exemple, le lecteur ne doit pas espérer en apprendre plus sur Angela.

L'autre façon de considérer cette histoire vient tout naturellement avec l'intrigue. Gladiator a donc décidé d'appliquer la maxime selon laquelle mieux vaut prévenir que guérir, en accusant Jean Grey (version adolescente) de crimes qu'elle serait susceptible de commettre, ou qu'une autre elle-même a commis. Les autres membres du conseil galactique font valoir l'idiotie d'un tel postulat de base, ce qui ne l'arrête nullement. Durant toute l'histoire, le chef d'accusation conserve son statut de vue de l'esprit indéfendable, taxant fortement la tolérance du lecteur. La résolution simpliste au possible confirme que le postulat de l'intrigue ne vaut pas tripette. de ce point de vue, le lecteur a du mal à se sentir impliqué avec un point de départ idiot, des personnages sympathiques mais qui se marchent sur les pieds, et une résolution qui relève du deus ex machina et qui retire tout intérêt au postulat de départ (qui n'avait pas besoin de ça).

Heureusement, le lecteur peut se rattraper sur l'aspect visuel. Sara Pichelli déploie des trésors d'ingéniosité pour ne pas dessiner d'arrières plans. Elle bénéficie d'un scénario clément (de nombreuses séquences se passent dans une cellule noire, ou dans une chambre d'isolation sans décor). Elle bénéficie également de la mise en couleurs de Justin Ponsor, très impliqué, prenant en charge l'ambiance par le bais de camaïeux, ainsi que la rehausse des sentiments et des ressentis par le biais de couleurs adaptées. de son côté, Pichelli se concentre sur les personnages, tous dotés d'apparence remarquable, d'un langage corporel mesuré et expressif, et de belles expressions de visages.

Stuart Immonen réussit tout, aussi bien que Pichelli, et même mieux, avec des personnages plus expressifs et plus attachants dans leurs émotions plus nuancées. L'encrage de Grawbadger présente toujours des surfaces noires aux contours sophistiqués, ajoutant des effets dans les volumes, et une fluidité dans les dessins guidant l'oeil d'une forme à l'autre. En outre, Immonen fait un effort plus important pour les arrières plans (beaux vaisseaux spatiaux), et pour les cadrages et la mise en scène, tous les 2 plus élaborés. du coup la narration s'en trouve enrichit, et le travail de Pichelli paraît un peu plus fade par comparaison.

Si le lecteur a apprécié le tome précédent des Guardians of the Galaxy, il y a fort à parier qu'il appréciera également celui-ci, tout aussi fluide, porté par les relations entre les personnages, très riche en personnages divers et variés, avec un enjeu cosmique de taille. Si le lecteur avait déjà trouvé le précédent tome des Guardians of the Galaxy creux avec des personnages sans épaisseur, il aura le plaisir de découvrir des all new X-Men avec plus de personnalité. Par contre il restera confondu devant l'indigence du scénario qui intègre dans sa narration une autocritique sur le principe du procès de Jean Grey, sans en faire un métacommentaire, et sans la réfuter. La résolution du conflit est d'une platitude confondante (et à côté de la plaque, elle n'invalide pas le motif du procès, c'est-à-dire qu'il devrait toujours avoir lieu). Il passera alors le temps avec les dessins de Stuart Immonen, en s'interrogeant sur l'envie de lire la suite de l'une ou l'autre série.
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