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Critique de lanard


Je ne sais pas si les géographes ont un Saint patron en tous cas je leur donnerai volontiers Brandan. Saint Brandan est ce moine irlandais qui serait parti à la recherche du Paradis. Il s'agit bien du Paradis tel que l'ont pensé les chrétiens: une Jérusalem céleste comme dans l'Apocalypse de Jean. Une Jérusalem dont les murs sont sertis de pierres précieuses comme celle de Jean mais qui n'est en rien céleste puisqu'on peut s'y rendre par la mer. Cette relation donne des détails géographiques sur des îles au sein desquels des sages ont trouvé la paix de Dieu ; ainsi Saint Paul l'ermite qui au moment de sa rencontre avec Brandan a vécu quatre vingt dix années sur une haute montagne isolés dans l'immensité des flots. On apprend aussi que même l'Enfer a un lieu sur Terre au milieu de l'océan. On peut y rencontrer le plus tourmenté des suppliciés, Judas et les lieux de son supplice nous sont décris avec force de détails terribles.
Dans ce récit Enfer et Paradis ont bien un lieu sur Terre car ils ne sont localisés ni en dessous la surface terrestre ni tout là haut dans les cieux. Brandan veut visiter le Paradis avant que son propre trépas ne l'y conduise. Alors ayant construit une nef, ce saint aventurier part avec dix sept autres moines guidé par la providence divine. Et Benedeit nous raconte une odyssée de sept ans vers le Paradis. Et il parvient à le visiter un peu comme Ulysse a pu se rendre aux Enfers - à cette différence près que sa motivation relève ici de la curiosité géographique quand celle du roi d'Ithaque était d'y rencontrer sa mère.
La géographie au service de la théologie Reine de la science médiévale ? En tous cas si les géographes avaient à justifier leurs explorations et leurs voyages autrement que par la joie de connaître, ils pourraient arguer (et je crois qu'ils en s'en privent pas) que leur passion voyageuse est au service de l'Homme. En effet, si l'on en croit le géographe Reclus, l'Homme étant la Nature prenant conscience,d'elle-même, la connaissance de notre planète Terre - à défaut d'en faire un paradis (sans jeu de mots) – n'est-elle pas une condition nécessaire (mais sans doute pas suffisante) à l'amélioration de la condition humaine.
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