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Critique de Deslivresetlesmots


Si vous êtes amateur·rices de comics, vous avez probablement déjà entendu parler d'Animosity puisque c'est l'une des premières publications inédites du tout nouvel éditeur Snorgleux Comics ! le sujet m'intéressait, j'adore Marguerite Bennett, et j'entends bien soutenir ce nouvel acteur du comics français, donc je me suis jetée dessus à sa sortie.

Le fait que les animaux non humains développent du jour au lendemain la capacité de parler avec les humains est vraiment très intéressante (même si tout le monde parle la même langue et que c'est un peu limite niveau cohérence). J'apprécie moins l'idée que leurs « consciences s'éveillent » puisque ça présuppose qu'ils ne sont pas conscients d'eux mêmes et de leurs vies, ce qui est affreusement faux… Mais passons ! Je suis prête à suspendre mon incrédulité. Et je pense que ça vaut vraiment le coup : dès les premières pages le comics mêle humour (la première chose que font les pandas est de s'entretuer ; un lézard avoue à son humain que son petit ami le trompe – point bonus parce que c'est une relation homosexuelle) et danger (une maman rat mange ses petits, la protagoniste se fait attaquer par un tigre). Cet équilibre va être bien maintenu au long de ce premier volume où Jesse et Sandor vont rencontrer d'autres personnes, humaines et non humaines, à qui ils vont parfois s'attacher et ce sont effectivement des relations touchantes.

Entre Sandor et Jesse d'abord, puisqu'il prend son rôle de protecteur très à coeur et n'hésitera pas à risquer sa vie pour la défendre. Inversement, Jesse a une confiance presque aveugle en Sandor et suit ses conseils ; même si elle n'hésite pas à insister pour se faire entendre parfois quand elle n'est pas d'accord. Un autre personnage m'a beaucoup touché : Bethany, Beth, Bessie ou Bethesdahm puisque ce·tte bison·ne oscille entre ces prénoms et j'aimerai beaucoup beaucoup en parler avec d'autres lecteurs parce que j'ai envie d'interpréter ce personnage comme non binaire, genderfluid. Ou alors c'est juste la question du prénom qu'iel est amené·e à choisir. Ou alors il y a des erreurs de traduction dans le genre de ce personnage…

En tous cas, Beth* s'attache très vite à Jesse et la prend sous son aile, notamment quand la jeune fille a… ses règles pour la première fois !! Doubles points d'exclamation parce que les menstruations sont tellement tabous dans notre société qu'elles sont rarement mentionnées dans la fiction… et encore moins montrées de façon aussi franche.

À la suite de l'« éveil », les animaux ont donc commencé à se révolter et à lutter contre l'oppression que leur font subir les humains. Certains se vengent sans diplomatie et décident de tuer les humains pour être tranquilles. D'autres prennent leur vie en main et refusent de continuer à appartenir aux humains. Bien sûr, même si le propos n'est pas complètement animaliste et anti-spéciste, le comics peut faire réfléchir sur les conditions de vie (ou de mort) qu'on impose aux animaux alors qu'on prétend les aimer. On retrouve aussi un contexte de monde dystopique qui n'a pas grand-chose d'original mais qui est bien mené me semble-t-il.

Ce premier tome n'est finalement qu'une introduction puisque tout en suivant les aventures de Jesse et Sandor, nous n'avons pas beaucoup de réponse : pourquoi l'éveil a-t-il eu lieu ? Qu'est-il arrivé aux parents de Jesse ?

Le tome se finit sur les nombreuses couvertures alternatives qui ont été publiées et c'est un régal pour les yeux !
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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