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Critique de Missjasmin


A une époque où les pratiques diagnostics explosent, où les échelles d'évaluations se multiplient, Laelia Benoit, pédopsychiatre en formation,nous propose un ouvrage dont le titre "L'adolescent "fragile", peut-on prédire en psychiatrie?" retrace toute la spécificité française dans sa réticence à poser des pronostics auprès des jeunes patients et de leur famille. "Fragile", terme commun utilisé par les pédopsychiatres, au carrefour du malaise adolescent et des symptômes précurseurs d'une structure psychique "schizophrénique".

A contre-courant du mouvement psychiatrique international, Laelia Benoit nous propose d'en comprendre quelque chose de cette posture professionnelle française.Cette enquête sur la prédiction de la psychose,(" entrant dans le champ des sciences sociales de l'anticipation définies par Nick Brown comme travaux s'attachant, non à prédire l'avenir de mouvements sociétaux mais à analyser le développement d'un ensemble de politiques, d'institutions, d'outils et de mouvements d'usagers dédiés à la prédiction"), décrit toute la complexité du travail de ces 12 praticiens de l'adolescence auprès de qui cette sociologue a mené ses entretiens. Respectueuse des divers courants de pensée présents dans la culture pédopsychiatrique française, Laelia Benoit a su décrire le travail clinique dans toute sa complexité, la nécessité d'un travail en réseau, l'importance du travail au cas par cas, la temporalité propre à l'adolescence avec laquelle il faut travailler, l'importance de l'entourage du jeune, l'investissement moral et affectif de ces praticiens, etc...
Nous ne pouvons qu'admirer le travail minutieux, et l'analyse critique qui découle de cette étude.
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