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Critique de Bafie


Bafie
15 février 2019
Polyphonie autour d'une énigme pourrait être un titre de ce roman.

Plusieurs voix s'expriment, tressant faits et fiction nous emmenant dans une ronde de mots où, parfois, le signifié se coupe du signifiant parce que, celui qui s'exprime, a subi violence et infamie, a été plongé dans la négation, rejeté par les hommes.

La parole de Kaspar est celle que je préfère : onirique, poétique, elle est singulière et explore les sensations, les perceptions, les représentations de celui qui, lorsqu'il fut éjecté de sa geôle, fut brutalement confronté à la société. Une libération vécue comme un traumatisme.

Chaque voix est particulière, rendant témoignage d'une personnalité et de sa manière unique d'être au monde, de son rôle autour de Kaspar Hauser.

Nous sont aussi livrées les pensées de Stéphanie de Beauharnais, la mère ; de la comtesse de Hochberg qui ourdit le complot, du narrateur, du geôlier, de Feuerbach, de l'assassin et d'un cheval.

Faire parler un cheval n'est pas chose courante, son témoignage vient en écho de ce que Kaspar dit de son cheval, et ce chapitre nous donne à comprendre les liens précieux qui ont unis Kaspar à son cheval.

Quand un chapitre aborde le personnage de la mère, le propos est triste, anxieux et exalté tout à la fois. On tremble pour elle, avec elle de ce destin si funeste.

La comtesse de Hochberg est glaçante, machiavélique, elle souhaite le trône de Bade pour sa descendance, sa lignée et se persuade que c'est pour le bien commun, l'intérêt du pays ; dès lors tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins.

L'écriture de Véronique Bergen est raffinée, lyrique, elle emploie un vocabulaire quelque peu suranné, sans doute pour coller à la stylistique de l'époque des faits qu'elle décrit.

J'ai pris plus de plaisir à la lecture de Kaspar, du cheval qu'à celle des autres personnages, sans doute parce que ce sont les pages les plus poétiques. J'éprouvais une grande tendresse pour le personnage de Kaspar.

J'ai parfois du me faire violence pour ne pas sauter certaines pages des récits de la comtesse de Hochberg, de la mère lesquels me rebutaient, me pesaient.

Voilà le bilan d'une lecture exigeante, réservée aux lecteurs qui n'ont pas peur des mots arides.
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