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Critique de Villoteau


Voici le second tome d'une saga familiale traitée en quatre tomes, si les auteurs restent les mêmes, il y a ici l'idée d'associer quatre scénaristes pour dynamiser l'action. le premier tome autour de la Guerre d'Espagne avait été diversement apprécié car justement certains attendaient un scénario extrêmement original et n'avait pas retrouvé après la lecture tous leurs espoirs. Il est très vraisemblable qu'ils seront bien plus satisfaits par les choix faits dans le second volume. Un résumé très bien rédigé informe du contenu du tome précédent et on peut donc attaquer cette série avec le second volume. de toute façon, comme dans le premier tome, on apprend très vite que le ressort de l'action est la malédiction qui veut que dans cette famille les aînés meurent à trente-trois ans. Dans Marius 1954 la mère du héros voit dans cette perspective une volonté divine qui permettra « de rendre ce monde meilleur » et trouve dans ce chiffre de 33 (âge où selon les chrétiens Jésus est mort sur la croix) l'indice du doigt de Dieu dans cette destinée familiale. La révélation se fait en 1941 alors que Marius s'apprêtait à quitter le sacerdoce par amour pour une jeune femme et cela lui fait renoncer à cette perspective. Comme on l'apprendra plus tard, cette dernière refusera de lui apprendre quelques mois plus tard qu'elle est enceinte d'un enfant qu'elle nommera Maxime et dont la vie pour 1973 (année de ses trente-trois ans) nous sera contée dans le volume trois. Dans cet ouvrage Marius 1954 nous voilà plongé au milieu de la classe ouvrière de Brest. Un prêtre-ouvrier pratique ce que les anarchistes appellent la récupération directe sur un fond de misère urbaine et de conflits sociaux. Ceci l'amène à s'emparer par hasard d'une plaque d'imprimeur destinée à fabriquer des faux-billets de 500 F. Se sachant suivi ce dernier confie la plaque à Marius et celui-ci par un enchaînement de circonstances va se retrouver un acteur héroïque dans une tentative d'éviter une catastrophe qui toucherait le quartier ouvrier des baraques, appelé ainsi car couvert de bâtiments préfabriqués. Les allusions à l'histoire de la ville de Brest dans les années d'après-guerre sont légions et un dossier documentaire de six pages évoque l'urbanisme de la ville d'alors et le tragique fait divers dont la fin de l'album s'inspire. Toutefois l'histoire nationale n'est pas oubliée puisqu'une page entière nous montre l'abbé Pierre qui en cette année 1954 conquiert une célébrité qui ne le quittera plus. On aimerait que beaucoup de BD ancrent aussi solidement ensemble fiction et réalités historiques ; on a de plus un graphisme agréable qui sait être fouillé quand le besoin s'en faire sentir.
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