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Critique de Laurence64


Malgré les apparences, Jeanne Picquigny n'est pas une héroïne de bande dessinée. Héroïne de roman peut-être, héroïne de cinéma sûrement, genre aventure, série B. Même dessinée en noir et blanc d'un trait qui va à l'essentiel.

Fort jolie, sensuelle, la demoiselle de papier se plaît dans les clichés d'une agréable histoire d'aventure, remue dans les cases son ravissant popotin assez souvent dénudé (malgré les moustiques), recherche son papa au fin fond de l'Afrique, s'adjoint les services d'un impudent alcoolique courageux, tombeur et tout et tout… Nommé Eugène Love Peacok.

L'argentée jeune femme de ce début de XX° siècle embarque le lecteur dans ses entêtements, ses rencontres hautes en couleur (malgré le noir et blanc), ses démêlés avec l'aventurier courageux et tout et tout, lequel lecteur (déjà averti par tous les codes du genre qui lui ont fait de l'oeil) a compris que la demoiselle Picquigny succomberait à l'impudent malgré le vouvoiement de bon aloi. Mais en jeune femme pas facile, un brin chieuse pour parfaire le charme de ses sous-vêtements en dentelle, Jeanne (sans cane) attendra d'être congédiée épistolairement par son fiancé de notaire qui persiste toutefois à financer l'expédition de l'ex-chérie. Ainsi que la fin du premier tome. On a sa fierté. On ne succombe pas si aisément. Nous ne sommes pas chez Angélique, la marquise.

L'impudent alcoolique courageux et tout et tout rentre avec elle en Europe, une fois le sort du papa résolu ce qui permet à Jeanne d'accoucher des oeuvres du notaire (petite dévergondée!). Mais comme chacun sait, nul ne résiste à l'aventure et surtout pas un aventurier. Eugène Love Peacok lève l'ancre, sombre mais pas pour de vrai, ce qui permet à Jeanne d'abandonner son mouflet dans les mains de la folle rencontrée en Afrique et ramenée dans les bagages afin de récupérer, non son beau ténébreux mal léché, mais les pellicules de papa qu'il a volées.
Bref, l'aventure vogue vers l'Amérique et Cuba, la prohibition, la révolution. Et va visiter un poulpe géant pour lequel je pardonne bien des poncifs. Moi, un mollusque de taille respectable qui se prend de passion pour le pinard et ne décuve plus, me séduit. J'irai bien jeter par dessus bord quelques caisses de Mouton-Cadet dans un louable souci écologique.

De l'humour, des clichés plein les branches de baobab, de la tendresse, de l'aventure fluide et sympathique, ne font pas un chef d'oeuvre mais un agréable moment de lecture. Avec mention pour les digressions animalières et/ou métaphoriques.
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