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Critique de GabyH


GabyH
12 février 2017
J'ai dû m'y prendre en deux fois pour entrer dans ce roman exigeant. Et pourtant, une fois que l'on s'est familiarisé avec le style de l'auteur, il nous emmène, nous envoûte, nous retient dans son univers, le souffle coupé.

C'est donc l'histoire de deux hommes, Kateb et Malo, et des deux femmes qu'ils aiment, Dora et Lorraine. C'est l'histoire aussi de la France et de l'Algérie et, plus encore, des algériens et des français. Des destins brisés par des événements qui les dépassent, comme des folies collectives qui se transformeront en névroses individuelles. Réunissant avec virtuosité la petite et la grande histoire, Arno Bertino dépeint la société française des années 1950 et 1960, ses tabous, ses divisions, mais aussi les forces de changement qui déboucheront sur mai 1968. Avec toujours cette question en filigrane : comment l'amour peut-il survivre à la guerre ?

Tel un film tourné en caméra subjective, le récit mêle une narration aux points de vue multiples, des monologues intérieurs, des dialogues non formalisés. Comme une fenêtre qui ouvre habilement sur l'intime des personnages, ce mélange des genres nous interroge également sur le proche et le lointain, sur le déracinement et le lien au pays natal. Il pose la question de savoir qui est le sexe fort et le sexe faible, sans dire jamais lequel permet à l'autre de résister, de faire face aux tourbillons de la vie et à l'angoisse de la mort. Tout se mêle mais peu importe car c'est finalement l'instantané d'une société que l'auteur nous donne à voir.

(J'écris cette critique après une première lecture. Néanmoins, j'ai le sentiment que, comme dans les films d'Almodovar, on peut relire ce roman plusieurs fois et y trouver à chaque lecture de nouvelles clés de compréhension.)
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