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Critique de Tango44


"Kaputt" ça veut dire la fin, la fin inéluctable de la politique nazi qui dans une violence barbaresque au nom d'une ideologie insensé ne pouvait que se terminer dans le chaos, et ne se raconter que dans l'absurde tant toute cette horreur semble irréelle.

Le narrateur dès 1941 avait déjà saisi cet inévitable déclin, correspondant pour un journal Italien, il obtient les accréditations pour assister a cet tragédie en nous offrant un point de vue inédit sur l'Europe en guerre.
Il assiste a des diners mondains avec de hauts dignitaires nazis ou il démontre les contradictions de la politique nazi avec ironie comme ce passage a propos des conditions de vie dans le ghetto de Varsovie :

"-Pour ce qui est de la saleté, continua Frank, il est indéniable qu'ils vivent dans des conditions déplorables. Un Allemand n'accepterait jamais de vivre dans cet état là ! Même pas pour plaisanter ! Et il répéta en riant assez fort : même pas pour plaisanter !
- Ce serait, fis-je, une plaisanterie amusante.
- Un Allemand ne serait pas capable de vivre dans ces conditions, dit Wächter.
- le peuple Allemand est un peuple civilisé, déclarai-je.
- Ja natürlich, dit Wächter."

Il assiste impuissant au déchainement de haine comme lorsqu'il décrit le pogrom de Jassy en Roumanie, il peint des tableaux terribles contrastant avec son écriture élégante comme lorsqu'il découvert ce lac rempli de chevaux que le froid a emprisonné et qui ont encore dans leurd regards la lueur glaçante de la terreur, les terribles chiens mines Russes, dressés pour exploser sous les chars Allemands, l'étrange "panier d'huîtres" du chef des ustachis Croates, la pêche au saumon au dénouement absurde d'un haut gradé nazi, le destin tragique et injuste des jeunes Juives de Soroca, ou encore l'histoire de l'oeil de verre ou le face a face entre un officier nazi et un enfant partisan russe :

L'officier Allemand :
"- Écoute j'ai un oeil de verre. Il est difficile de le reconnaitre du bon. Si tu peux me dire tout de suite, sans réfléchir, lequel des deux est l'oeil de verre, je te laisse partir, je te laisse en liberté.
- L'oeil gauche, répond aussitôt le garçon.
- Comment as-tu fait pour t'en apercevoir ?
- Parce que des deux, c'est le seul qui ait une expression humaine.


Kaputt est le témoignage a chaud d'une barbarie en cours et d'une tragédie a venir ou la fiction est souvent difficile a discerner de la realité tant les évenements qui y sont racontés semble sortir d'un improbable cauchemar, et ou se dégage l'impuissance de l'homme a comprendre l'engrenage infernal qu'il a crée, car devenu simple rouage d'une machine impossible a arrêter.

Quelques défauts tout de même mais totalement subjectif, j'ai trouvé la lecture en dents de scie, des passages mémorables comme ceux que j'ai cités plus haut et des passages qui m'ont parfois beaucoup ennuyé comme le récit de la vie mondaine Italienne a travers le chapitre "golf Handicaps" et certaines description un peu longue mais rien qui ne nui a l'ensemble du récit.

Bonne lecture !
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