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Critique de willymjg


Mais quelle mouche (ou aiguille) a donc piqué ce conteur né ?
Nous découvrons au fil des pages que, très jeune, François Beyens a été nourri d'histoires qui auraient bercé la plus appliquée des dentellières brugeoises.
Fils d'ambassadeur, le jeune Beyens est plongé, au gré des différents postes de son paternel, dans diverses cultures qui en feront tout naturellement un polyglotte intarissable.
Tout est sujet à l'émerveillement. Alors, quand à l'âge de quatorze ans il apprend de la bouche de la cousine Arlette que... Mais bon sang, rien que le nom de cette personne ouvre la porte à un inimaginable feuilleton.
Suivons le fil…
La cousine s'appelait Arlette de Pitray. Comme nous l'explique l'auteur, ce nom est une anagramme approchée de Traypi, un personnage des « Vacances », un des livres de la Comtesse de Ségur… et, entre deux gorgées de vodka, François nous rappelle que cette Comtesse, née Sofia de Fiodorovna Rostoptchina, était la fille de Général Rostopchine, dont la généalogie remonte aux khans mongols de la Horde d'or et à la famille de Genghis Khan. Or, Sophie Rostopchine épousa le Comte Eugène de Ségur. Un de ses petits-fils épousa Arlette de Simard de Pitray.
Accrochez-vous !
En effet, nous conte François Beyens, ma Grand-mère épousa le Comte Louis de Ségur Lamoignon. Donc logiquement je descendais de Genghis Khan ! Malheureusement, c'était en secondes noces. Son premier mari fut Édouard Gouïn, qui décéda à quarante-six ans. Et moi je descends des premières noces. J'ai donc raté l'occasion d'avoir quelques chromosomes de Genghis Khan.
Mais revenons aux (…) concernant la cousine Arlette. Pour couper court, vraiment je vais être bref, car « une porte que l'on entrebâille est grande ouverte pour le chat » (Olivier Hervy – Étrangler l'anguille – p.74 - Cactus Inébranlable 2021). La cousine Arlette donc, lors d'une conversation de salon pérorera sur l'acupuncture. le jeune François, toutes oreilles déployées, découvre une passion. Il veut devenir médecin, médecin acupuncteur. Il a quatorze ans.
L'art de guérir le titille, la Chine l'attire.
Et de fil en aiguille…
Avant tout, apprendre la langue. Et pour être bref, je passe outre les cours de chinois suivis à l'abbaye de Royaumont. Encore une partie de sa vie sur laquelle François Beyens écrira par ailleurs.
Mais laissons place à ce qui nous mène à l'ouvrage accouché par l'auteur. Près de sept cents pages de souvenirs, de confidences, de conquêtes, de déconvenues, de correspondances. Oh, pas toute une vie, non, quelques mois…
Tout commence un jour de novembre 1969.
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L'histoire d'une passion, entre l'auteur, un jeune expatrié occidental, et une jeune Chinoise, en cette époque de la fin des années 60, entre Hong Kong encore sous mandat britannique et l'île de Taiwan. François a quitté la Belgique pour la Chine afin d'y étudier l'acupuncture. Là, il y rencontre Emily, qui deviendra la passion de son existence…
Mais ce récit n'est pas exclusivement un journal intimiste. Il est aussi une chronique extrêmement riche des relations contrastées à la fin des années 60 de la Chine de Hong Kong qui s'ouvre à la modernité et au monde occidental tout en conservant sa tradition.
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Amour et Love… Toute une subtilité dont l'auteur goûtera les multiples nuances.
Les prénoms féminins… parfois un casse-tête quand les « belles » portent le même, au point de les numéroter. Un petit clin d'oeil au passage à Brigitte (B4) qui se reconnaîtra.
Heureusement, il y avait plus poétique. Quelques surnoms charmants. Au fil des pages, François fréquentera May, la Petite-chose, Xuanfa était la Mignonette qui le demandera en mariage. Lu Shouyi était la Mandarine. Miss Zhang, le Moineau.
Fafa se souvient… Mais avouera-t-il ce surnom de son enfance ?
Les amis et amies, les rencontres, les collègues… Gérard, Gilbert, Henry, Jacques, Joseph, Kanchen, Marie-Joëlle, Philippe, Sylviane… toutes et tous égaient l'ouvrage. Les sorties, les études, le travail, les loisirs nous seront racontés.
Mais la profondeur des sentiments, seules May et Emily, en mesureront l'abîme.

*
Un récit puissant que se révélera comme l'autobiographie d'une passion.
Dans la malle aux souvenirs, tant de lettres... Que de déchirements à chaque lettre relue. Un perpétuel abattement. Seule une plongée dans l'écriture permettra à l'auteur de mieux rebondir. Mais la vague est haute…
Tempête en mer de Chine ?
De Hong Kong à Ottawa, de Washington à Bruxelles…
J'aimais beaucoup la Mignonette, mais j'étais amoureux d'Emily… (François B.)

Lien : https://lesplaisirsdemarcpag..
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