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Critique de scob


scob
22 novembre 2020
L'avantage de lire des bouquins de type documentaire, c'est qu'il n'y a pas de risque de spoiler quoi que ce soit quand on redige une critique, vu qu'il n'y a pas d'intrigue.

Ici le thème du documentaire, c'est l'intelligence artificielle. Les ordinateurs, internet, les nouvelles technologies sont présentes partout autour de nous et se développent à vitesse grand V en suivant (ou pas ?) la loi de Moore qui dit que la puissance informatique double tous les 18 mois.

Pour l'heure, les robots se contentent dans la grande majorité des cas de faire des tâches bien définies et pour lesquelles les humains les ont programmées, soit parce qu'on n'est pas assez costauds (physiquement ou dans la vitesse de reflexion), soit parce que le truc à faire est un petit peu relou. Dans le premier cas, c'est pour augmenter la productivité et se faire un max de pognon. Dans le deuxième, c'est pour se dégager du temps pour faire d'autres trucs plus fun à côté.

Même quand les ordinateurs battent les champions du monde d'échec ou de jeu de Go, ça reste le fait de la puissance de calcul et pas d'un apprentissage de la vie.

Les cas d'auto-apprentissage restent assez marginaux et pas forcément au point. Les voitures autonomes fonctionnent mais montrent certaines limites techniques à l'heure actuelle notamment dans l'interprétation de leur environnement. Comment un ordinateur peut il faire la différence entre un piéton sur le bord de la route et un bonhomme sur une publicité de l'arrêt de bus. Mais aussi des limites éthiques : en cas de problème, vaut-il mieux que l'ordinateur privilégie le passager ou le piéton ? La conclusion est elle la même s'il s'agit d'une personne âgées ou d'un enfant de 6 ans ? Dur dur à répondre.

Les risques et opportunités liés à l'utilisation du "big data", l'exploitation statistique des milliards de données récoltées sur internet, est aussi un sujet de réflexion. Il est assez sexy de penser qu'un ordinateur puisse donner un diagnostic médical sur la base de certains indicateurs (une analyse de sang, la photo d'un grain de beauté, ...) qui ont donné statistiquement un degré de certitude élevé et de décharger les médecins des diagnostics de routine pour les orienter vers des compétences plus spécialisées. Mais qu'en est-il du risque résiduel d'erreur ? Qu'en est-il de l'aspect sociabilité pour ces petits vieux isolés pour qui la consultation chez le médecin est la seule manière de croiser d'autres congénères ? (avec les courses du samedi matin aussi...)

Qu'en est-il de l'impact écologique de l'augmentation de cette puissance informatique ? Sera-t-elle irrémédiablement néfaste du point de vue des ressources énergétiques ou le big data permettra-t-il au contraire de mieux gérer l'utilisation de ces ressources en les optimisant soit au niveau de leur production, de leur stockage ou de leur utilisation ?

Le progrès est-il dangereux ou vital pour l'humanité ?
C'est LA question du moment sur laquelle tous les pseudo intellectuels de droite ou de gauche s'étripent (le réchauffement climatique, la 5g, la lampe à huile, les amish, tout ça !)

Ce bouquin permet donc de donner un très bon panorama des questions qui se posent sur les opportunités et les risques liés à l'intelligence artificielle. Il donne la parole également aux experts du domaine, qu'ils soient chez Facebook, Google ou dans les instituts de recherche français. Il fait aussi un point intéressant sur l'intelligence artificielle dans la littérature et au cinéma.

La question n'est donc pas de savoir si les robots arriveront à réfléchir comme des humains un jour, mais plutôt si l'humanité aura le temps d'y arriver avant de s'être auto-détruite.
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