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Critique de Tancrede50



Dès le début on est plongé au coeur d'une éruption sous-marine, en Islande, au large du cap de Reykjanes. L'activité s'arrête à l'aéroport international de Keflavik. Les habitants des villages les plus proches de l'éruption sont évacués. Une pluie de cendres noires s'abat sur Reykjavik. C'est l'Islande. Vivre au rythme des éruptions. Est-ce une grande éruption comme le Katla en 1918 ou l'Hekla en 1947? Est-ce un évènement unique et isolé, ou est-ce le prélude à une nouvelle période d'activité volcanique ininterrompue? Anna, volcanologue, est sur le pied de guerre.
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C'est alors que le roman aborde un sujet passionnant : la manipulation des scientifiques par les politiques et les bureaucrates! le Conseil scientifique d'Islande sur les catastrophes naturelles est vite remanié : réduire le nombre de scientifiques, mais y inclure le chef de la police, un représentant des professions du tourisme et un fonctionnaire de la Justice. Anna - qui fait partie de ce Conseil - s'insurge, elle comprend vite qu'il s'agit de contrebalancer le poids des décisions prises par des scientifiques - comme un ordre d'évacuation - par des intérêts purement économiques - comme la préservation du tourisme. En un mot : faire éventuellement prendre des risques à la population et aux touristes pour pouvoir faire de l'argent! Sujet brûlant s'il en est, après la manipulation reconnue de nombreux scientifiques lors de la crise du Covid par Big Pharma et les politiques pour, entre autres choses, gagner des milliards.
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Et puis tout d'un coup, nous voici confrontés à une interrogation existentielle : vit-on plus heureux dans une maison qui vous ressemble ou dans une maison de revue de décoration? Après une rencontre avec une architecte d'intérieur, Anna se sent soudain comme une invitée dans sa propre maison, il n'y a que dans son bureau - où sont amassés des souvenirs - qu'elle se sent bien. C'est alors que survient… le coup de foudre d'Anna pour un photographe, sans prévenir, immédiat comme une éruption. D'abord, Anna fuit ce coup de foudre, comme devant une lave en fusion. Mais une nouvelle éruption se prépare, c'est plus une intuition d'Anna que les instruments de mesure qui le disent. Est-ce que nos connaissances scientifiques sont assez avancées pour pouvoir prévoir tous - absolument tous - les phénomènes éruptifs? et les tremblements de terre? le suspens monte et devient vite insoutenable. L'éruption à venir - peut-être plus dangereuse que la première - d'une part, et les conséquences du coup de foudre, d'autre part. Anna confrontée aux limites de la science et aux soubresauts de son coeur. C'est fort. C'est original. C'est instructif. C'est émouvant. Grand roman.

PS : Ah, j'oubliais. La comparaison d'une éruption volcanique - où l'écorce terrestre s'ouvre pour créer de nouvelles terres - à la naissance d'un enfant - où dans la douleur, le corps s'ouvre pour expulser le nouveau-né, est une image qui m'a totalement subjugué. Dans les deux cas, c'est la création et c'est la vie.
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