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Critique de RockyRacoon


J'ai lu ce roman pour la première fois en 1995, à 9 ans, alors que je vivais non-pas un déménagement mais le passage de l'école au collège. Je quittais ma petite école de village, rassurante et tranquille, pour rejoindre un collège-lycée international, alors que le reste de mes amis de primaire effectuaient la suite de leur parcours dans le collège de secteur, entourés des mêmes personnes.
Et alors que je subissais des maux de ventre terribles chaque matin avant de devoir m'arracher à mon cocon familial pour aller prendre un bus bondé, puis rejoindre un établissement dans lequel je ne connaissais personne, où tous les élèves parlaient déjà plusieurs langues couramment, face à des professeurs qui me chargeaient de livres et de méthodes pour rattraper mon retard dans ce domaine, alors que je me rongeais les ongles et découvrais les affres de l'insomnie, je relisais, dès que possible, ce roman jeunesse dans lequel j'ai probablement trouvé un écho rassurant.
Evidemment, le déracinement de Caroline, l'héroïne, est bien plus important que le mien, puisque sa famille lui impose un déménagement sur un autre continent. Mais j'ai retrouvé cette sensation d'être une pièce rapportée, de découvrir avec horreur le jour de la rentrée que tous les élèves suivent une mode vestimentaire dont j'ignorais tout, de craindre que tout le monde se moque de moi tout en déplorant que personne ne semble remarquer mon existence… Ce sont finalement des maux que l'on rencontre tous à l'adolescence, mais qui se trouvent évidemment exacerbés avec la peur de se trouver soudainement dans un environnement qui n'est pas familier, loin de ses amis et de sa routine habituelle.
Je ne me rendais pas concrètement compte à l'époque que si je relisais sans cesse les péripéties de Caroline, c'était sans doute parce qu'elles me procuraient une sensation de compréhension et d'espoir face à mes propres angoisses et j'ai sincèrement aimé partager les inquiétudes de l'héroïne et ses absurdes tentatives pour s'intégrer à tout prix – sources d'épisodes amusants dans le roman.
Au-delà de la seule situation précise du déménagement, ce roman met en scène les craintes d'impopularité, d'intégration, de déracinement, de perte de repères… et bien évidemment, leur oppose le soutien familial, le courage de bousculer un peu ses habitudes et l'amitié.
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