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Critique de marcphalippou


Avec ce triptyque Bocquet et Rocheleau s'attaquent à un mythe. Pas intérêt d'avoir peur. Ou plutôt si. Fantômas est le père de tous les super-méchants, le monstre qui terrorise la France des années 1910, effraie les bourgeois, commande aux apaches et sonne la fin de la Belle Époque, avant même la der' des der'. Alors oui, il faut avoir peur, partager à la lecture de ces pages l'émotion de ceux qui ont découvert le feuilleton à sa naissance.
Pari gagné avec un scénario qui démarre sur un coup de force et ne désarme jamais. Il y en aura de nombreux autres des coups de force et des scènes hallucinantes. Fantômas voit le crime en grand. Mieux qu'au cinéma et encore pire qu'au Grand Guignol.
Alliance parfaite entre le fond et la forme, le travail du tandem est une vraie réussite. Découpage subtil, dialogues ciselés, dessin original, on est pris par l'action, le climat, riche en tension et proche du fantastique. On est plus près de l'imaginaire véhiculé par le feuilleton de Souvestre et Allain que des films de Hunebelle avec Jean Marais et Louis de Funès. Ce Fantômas-là, méchant écorché vif, descend du Fantôme de l'Opéra de Leroux et des héros masqués de cape et d'épée. Il annonce les méchants à venir et la modernité qui les nourrit. Avec l'art du récit de Bocquet, j'ai particulièrement apprécié le style très cinématographique, riche en mouvement, avec de fortes tonalités, proches d'une forme de sur-réalisme dans un Paris très évocateur.
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