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Critique de Entournantlespages


Accusé par le roi Théodoric le Grand – qui régna de 493 à 526 – de trahison, Boèce attend en prison sa future exécution. Pleurant et clamant son innocence, il écrit des vers en compagnie de quatre Muses. Une femme fait alors son apparition dans la cellule de Boèce, divinité personnifiant la Philosophie, venue pour aider ce malheureux qui lui a toujours été fidèle. Elle commence alors son discours à propos du bonheur suprême, de la Fortune qui semble disparaître de la vie de Boèce, de l'amour de Dieu pour tous ces enfants, en expliquant à son disciple que les biens matériels dont ce dernier pleure l'absence n'étaient finalement pas ce qui le rendait heureux.

Car les êtres humains s'attachent davantage aux manières de parvenir à ce bonheur – grâce aux richesses, au pouvoir, à la respectabilité, aux plaisirs – qu'au bonheur lui-même que tous tendent à obtenir. Les hommes s'habillent de chaînes les entravant autour de biens qui ne peuvent les satisfaire seuls. Tout un discours autour du bien et du mal, des fonctions de Dieu du Terre et du bonheur suprême se met en place, Philosophie argumentant chacune de ses idées afin d'ouvrir encore davantage l'esprit de Boèce sur ses propres qualités et libertés, même en étant près de la mort. Car la vie n'est qu'un commencement et laisse place ensuite à une existence plus noble.

Étant l'une des dernières grandes oeuvres de l'Antiquité, La Consolation de Philosophie a été l'une des plus influentes au Moyen-Âge, notamment pour son discours religieux interprété comme chrétien. Certains idées peuvent alors prêter à sourire pour quelqu'un de non croyant avec cette idée que le bien gagne toujours face au mal car finalement, ce dernier n'existe finalement pas aux yeux de Dieu, seul les hommes peuvent y prendre goût et connaître par la suite des conséquences. Cependant, ce texte majeur est argumenté avec soin, étant même parfois un peu trop répétitif dans ses idées afin daller réellement au bout des choses, inspirant et tourné vers la raison et la compréhension du monde et de l'homme, et non vers le jugement et l'expiation.

Philosophie démontre à Boèce la fortune que ce dernier possède toujours, même exilé et condamné, qui passe par les valeurs essentielles de la vie : la famille, les amis, la bonté, le don de soi. Particulièrement instructif et non pompeux, il est assez accessible, mon édition chez le Livre de Poche ajoutant des notes en bas de page lorsque Boèce fait des références mythologiques et antiques. J'ai été vraiment agréablement surprise par ce texte riche, un peu de philosophie de temps ça autre, ça ne fait pas de mal !
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