Etrange que cette nouvelle soit dans une collection de science fiction, car elle est vraiment très légèrement dystopique, et c'est peut-être paradoxalement cela qui en rend la lecture si pleine d'amertume.
On est dans un petit coin du milieu de la France, parmi les pâturages et les terres en friche. Les touristes viennent prendre un bol d'air pur dans ce reste de nature mis sous cloche. Et le vieux raconte la mort de sa vallée : l'usine qui ferme, puis, surtout, la construction du barrage ; la résistance vaine, la dignité inutile.
Je n'ai pas réussi à déterminer de quel barrage il était question, à quel point les événements racontés étaient vrais ou bien inspirés de différentes luttes contre cette anthropisation galopante de nos campagnes. Mais j'ai refermé cette nouvelle avec une petite boule dans la gorge, parce qu'il y en a beaucoup, en France et ailleurs, des clochers qui sonnent encore dans le vide de nos vallées, mais seulement le temps que nos souvenirs les feront vivre.
Une belle et triste nouvelle, par un auteur peu publié mais qui aurait peut-être mérité un peu plus d'attention de la part des lecteurs.
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