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Critique de KiriHara


« le cri du sang » est un roman de Fortuné du Boisgobey (1821-1891), un auteur contemporain d'Émile Gaboriau et qui suivit la trace de ce dernier en se lançant dans les romans-feuilletons policiers.

De lui, jusqu'ici, je n'avais lu que « le coup d'oeil de M. Piédouche », mais j'ai décidé d'enfin me replonger dans l'oeuvre de cet auteur.

Comme « le cri du sang » m'est tombé sous la main, mon choix ne fut pas difficile.

Pour rappel, Fortuné du Boisgobey fut un prolifique feuilletoniste qui écrivit, entre autres, des feuilletons policiers à succès pour les journaux.

Bien qu'il débuta l'écriture très tôt, ce n'est vraiment qu'à l'approche de la cinquantaine qu'il s'investit totalement dans le métier d'écrivain.

Le cri du sang :

Qui avait intérêt à se débarrasser de la comtesse de Muire ? C'est ce que va s'attacher à découvrir le commandant Roland, tout au long d'une enquête qui va le mener de Paris à Chatou et au Vésinet.

Alors que le comte et la comtesse de Muire, accompagnés de quelques amis et de leur fille, se rendent à la gare pour accueillir le fiancé de cette dernière, une balle est tirée au passage du train. Mme de Muire reçoit le projectile et meurt sur le coup.

Qui a tiré ? Tout laisse à croire qu'il s'agit de Médéric de Mestras, ledit fiancé. Son attitude, d'abord, le fait qu'il ne soit pas descendu au prochain arrêt et, surtout, le fait que l'arme du crime lui appartient… Mais le commandant Georges Roland, militaire qui eut sous ses ordres le défunt père de Médéric, refuse de croire à sa culpabilité et va tout faire pour démontrer son innocence, aidé dans sa tâche par l'institutrice de Mademoiselle de Muire dont il est amoureux…

Arff, que dire de ce roman si ce n'est que, malheureusement, il ne me marquera pas.

« le coup d'oeil de M. Piédouche » avait pour principal intérêt un personnage central original et aussi attachant qu'agaçant.

Ici, tous les personnages sont un peu plats. L'intrigue, elle, est faussement confuse et s'appuie sur bien trop de coïncidences pour être crédible.

En réalité, le crime pourrait se résumer en une phrase, mais l'auteur, feuilleton oblige, étire son intrigue sur de nombreuses pages, en profitant pour s'attarder sur les histoires des différents protagonistes et des sous-intrigues peu intéressantes (toujours feuilleton oblige).

Certes, ce travers se retrouve dans d'autres récits (la plupart de ceux dans le même genre et le même format), mais bien souvent, du moins dans les meilleurs d'entre eux, le mélange est plus subtil et permet de s'intéresser à l'intrigue sans être trop distrait pas les circonvolutions dues aux sous-intrigues sentimentales et à l'exposition du passé des protagonistes.

Je ne m'attarderais pas sur les composantes d'un récit de la fin du XIXe siècle (1885, il me semble) comme la maîtrise de la langue, le côté très fleur bleue totalement désuet à notre époque.

Pour le reste, je préciserai que si l'ensemble n'est pas exaltant, il se lit sans trop de déplaisir, la preuve, moi qui aie tendance à facilement abandonner un livre en cours de route quand celui-ci n'est pas à mon goût, je suis allé au bout du récit.

Au final, un roman policier ayant les défauts du roman-feuilleton de la fin du XIXe siècle, mais qui n'est rehaussé ni par l'intrigue trop simple ni par les personnages trop plats.

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