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Critique de mjaubrycoin


Avec un tel titre, on pourrait s'attendre à suivre Camille de fête en fête , entourée de relations multiples, jonglant avec un emploi du temps bien rempli, les bras pleins de cadeaux à distribuer aux personnes fêtées ... Il n'en est rien car cette pauvre Camille isolée dans une chambre d'hôtel parisienne ,n'est revenue en France qu'à la suite des sollicitations pressantes de son ami d'enfance Christophe qui souhaite la charger d'organiser l'anniversaire surprise de sa compagne Bianca. Cette mission ne serait elle qu'un prétexte ? En effet il faut sauver Camille du marasme liée à sa situation de femme délaissée qui va devoir gérer un divorce et un déménagement et qui ne parait vraiment pas avoir suffisamment de ressources personnelles pour faire face à cette situation difficile.
En effet Camille se laisse porter par les évènements et n'est vraiment pas actrice de sa propre vie. Elle se contente de suivre sur les réseaux sociaux les "happy fews" qu'elle a rencontrés et elle ne parvient absolument pas à s'intégrer au monde "parfait" qu'ils incarnent.
J'ai beaucoup apprécié la critique sans concession (mais vraiment très juste) des adeptes d'Instagram qui excellent à présenter une image glamour de leur vie de tous les jours (pour faire baver d'envie leurs followers ? ou pour cacher le vide abyssal de leur personnalité ?) . J'ai beaucoup souri tant les réactions de Camille face à ces démonstrations dégoulinantes de félicité me paraissent emplies de bon sens . Par contre, ce qui me parait curieux c'est que malgré l'esprit critique qu'elle manifeste, la pauvre héroïne ne parvient pas à éteindre son smartphone pour s'intéresser à autre chose qu'à ce monceau de niaiseries ...
Camille, hébergée chez la père de Bianca , dans une station balnéaire bretonne très chic, ne peut que se sentir mal à l'aise dans cet entre-soi friqué aux codes sociaux bien particuliers. Oh la délicieuse ironie de l'auteur quand elle traque les travers bobos-écolos-chics !
J'ai évoqué avec délices les bons temps de l'émission de déco présentée par Stéphane Thébaut qui s'extasiait sur des mas de l'arrière pays restaurés avec goût par des amateurs de nature à grand renfort d'objets chinés , avec des décorations d'artistes locaux ...Le tout réservé à ceux qui ne comptent pas leurs sous en fin de mois bien sûr...Quant à l'image de ces femmes mises en avant, il suffit d'ouvrir un magasine féminin pour être convaincu de la pertinence du modèle...et du bien-fondé de la critique...
Camille Boissard analyse avec beaucoup de finesse et d'ironie féroce ces modèles culturels pernicieux qui réussissent cependant à pervertir les mentalités de tant de jeunes femmes en manque de repères.
Ce roman où il ne se passe vraiment pas grand chose, se lit rapidement et on suit cette femme en errance dans sa vie sans vraiment savoir ce qu'elle va en faire. On éprouve l'envie de l'inciter fermement à se reprendre en mains et à ne pas laisser les autres lui dicter ce qui sera son chemin pour l'avenir.
Ce roman serait il autobiographique ? L'auteur expatriée avec son mari aurait elle mis dans ses écrits un peu de sa vie et de ses désillusions ?
Cette chronique douce amère révèle une plume élégante parsemée de références littéraires et humoristiques (ah les délicieux sous-titres des journées ponctuant la vie de l'héroïne !)
Un roman à lire au bord de la plage en Bretagne pendant les vacances de Pâques (pour avoir le courage de braver le froid et de se jeter à l'eau !)
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