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Critique de aliceintheothersideofthebooks


Au départ je voulais faire une photo des gens d'en haut, puis je me suis souvenue que les gens d'en haut, bah, c'était mon mari et moi, hormis certainement quelques bestioles qui se promènent à l'étage au-dessus, où se trouvent les combles. Et si je vous partageais donc une photo de celui d'en haut qui me supporte depuis plus de 15 ans ? Eh bien, non, vu que j'ai réussi à le dompter, je préfère le garder rien que pour moi. Quant à une photo de moi, déjà que je n'ai pas beaucoup d'abonnés, je préfère ne pas faire fuir ceux qui sont là et qui s'accrochent comme une moule à son rocher – tenez bon les amis !

Alors, les gens d'en haut, ceux du roman, sont un peu comme moi… singuliers ! Même s'ils sont parfois pluriels… Mais que s'est-il passé à Manilhac-le-Haut ? C'est bien décidée à répondre à cette question et résoudre ainsi le mystère qui plane sur la disparition de son père, que Fanny quitte la capitale, direction ce petit village limousin où, ceux d'en haut, observent tout ce qui se passe aux aguets derrière leurs fenêtres mais se claquemurent dans le silence parce que, de toute façon, les gens de la ville ne peuvent pas comprendre… Ces taiseux au visage tantôt buriné par le soleil, tantôt crevassé par le froid, portent en eux ce qu'une vie de dur labeur leur a enseigné, dissimulent leurs souffrances derrière les gestes répétés au quotidien ou les noient dans une bouteille de vin, que l'on vide le soir, en hiver, devant le feu qui crépite dans la cheminé, pour fêter un jour de plus, ou un jour de moins, ou bien que l'on partage, en été, après une journée dans les champs, une de plus, ou une de moins…

Ici, la nature est un personnage à part entière, aussi sombre que les gens de Manilhac, et, la nuit, on entend ses longues plaintes qui, emportées par le vent, frappent aux carreaux des gens d'en haut, comme pour leur rappeler qu'elle est, à elle seule, maîtresse de l'ordre des choses.

Si ce sentiment d'anxiété palpable dès les premières pages fait progressivement place à une sensation plus amène, c'est pour mieux nous dépeindre les liens qui se tissent entre la Parisienne et ceux d'en haut, en particulier Mathieu, lui aussi accablé par une rupture amoureuse, et le simplet du village, beaucoup moins bête que ce qu'il en a l'air. Quant à l'enquête à proprement parler, elle sert davantage de prétexte à la description de ces gens d'en haut et de la nature, tout en apportant du rythme à ce roman rural où l'affection et la complaisance sont, finalement, les maîtres-mots de cette histoire.

J'ai une affection toute particulière pour la collection Terres de France de la maison d'édition @pressesdelacite qui, à chaque fois, me fait voyager dans une région différente, et ce titre n'a pas été exception à la règle : pendant quelques heures, je me suis retrouvée sur le Plateau de Millevaches (ou mille sources), avec ses ruissaux et ses tourbières, ses tapis de bruyère, ses forêts de feuillus et ses vestiges gallo-romains.
Lien : https://www.instagram.com/al..
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