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Critique de ManouB


Ils sont gardiens de la paix. Ils ont eu une journée difficile et voilà, alors que le soir s'annonce déjà, qu'on les appelle en renfort.
Virginie est épuisée car elle reprend à peine le travail après un congé parental...Mais elle a accepté la mission sans savoir de quoi il retournait.
Erik et Arsène l'accompagnent.
Tous trois doivent maintenant prendre en charge un réfugié en situation irrégulière et le reconduire à la frontière, c'est-à-dire à l'aéroport, où il sera récupéré par des escorteurs.
Ce n'est pas une mission habituelle, car c'est la COTEP (Compagnie des Transferts, Escortes et Protections) qui est responsable du transfert, mais ce soir-là est spécial, puisque tous ont été appelés en renfort, suite à un incendie au Centre de Rétention de Vincennes.
En douce, durant le trajet vers l'aéroport, Virginie ouvre le dossier pour simplement en savoir davantage sur cet homme mutique et résigné. Elle comprend tout de suite que le retour au pays pour cet homme, est synonyme de mort...
Asomidin Tohirov est-il vraiment militant pour les droits de l'homme dans son pays ?
Lorsque Virginie réalise qu'elle a été sa vie et ce qu'elle sera là-bas, dès son retour chez lui, elle tente de persuader ses compagnons de le laisser s'évader.
Mais là-bas à l'aéroport, les attendent les escorteurs...

L'auteur décrit avec beaucoup de psychologie, l'ambiance tendue de ce huis-clos intimiste, qui se déroule le temps d'un trajet en voiture vers l'aéroport et de quelques haltes.
Dans cette voiture, les quatre protagonistes ne sont pas seuls. Nous sommes là, assis à leur côté, assistant impuissants aux événements.
Par petites touches successives, l'auteur nous fait entrer avec beaucoup de réalisme et de finesse dans le ressenti des personnages. Peu à peu, nous comprenons les doutes des policiers, nous ressentons leurs contradictions, leur profond désir d'humanité mais aussi le carcan dans lequel ils sont enfermés : ils ont fait le serment de servir la France...
Nous tremblons avec le réfugié tadjik, dont le silence poignant est encore plus expressif que son langage corporel, mais aussi parce que ses regards et son incapacité à réagir, en disent long sur ce qu'il a subi chez lui.
Virginie est le personnage central du roman, celle par qui tout arrive...
Pour les policiers, la désillusion par rapport à leur métier est là, mais ils savent qu'ils doivent faire leur travail, aller jusqu'au bout, même si leur conscience leur dicte de faire le contraire et, cette prise de conscience, emplie de contradictions, est très douloureuse.C'est un roman qui se lit d'une traite et qui peut être lu dès l'adolescence, car il est très court et très facile à comprendre, tout en étant très fort en émotions.
De plus, il invite le lecteur à s'interroger sur ce métier humainement difficile.
C'est donc un livre court, mais profond et percutant, qui suscitera chez les jeunes de nombreux débats.

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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