... sortir de chez soi pour aller assumer en ville la proclamation du juste et du vrai est d'un courage infini et quasi suicidaire. (...) la folie du discours consumériste s'entend mieux. Socrate n'était que philosophe. Le premier. Peut-être le seul. Etre assassiné est un destin commun à ceux qui choisissent de dire le vrai
Voler, abuser, mentir, tricher, apprendre à se justifier, feindre la générosité et la bienveillance, aimer seulement à temps perdu, vont fonder l'homme nouveau.(69)
Dans nos temps plus sûrs le pulsionnel ne sait se satisfaire que dans l'étourdissement. La surabondance des informations et des sollicitations nous sature et nous gave. Maintes choses sont possibles à tout instant. Cela engendre les mouvements de l'agitation. Faute d'avoir à traquer le nécessaire on finit par suivre le futile des yeux et faire cent choses inutiles...
Il faut bien que la chair exulte chantait Brel du meilleur de son désespoir. Cela va rarement sans une part de mensonge opportun et de déni du vrai.
Le totalitarisme enfantin des pulsions désirantes, toujours déçu jadis, découvre enfin du possible assez facile. Le renard venu en ville, fatigué de chasser au hasard un gibier improbable, va se mettre en quête des restes de gens trop nourris. Le monde citadin foisonne de poulaillers mal défendus. (25)
Parler vrai apaise, mais il faut y avoir été rudement restreint.