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Critique de nilebeh


Biographie de Louise de Vilmorin, héritière de la famille de grainetiers réputés, descendants d'aristocrates raffinés, élégants , originaux parfois.
L'auteur brosse une vaste fresque de l'époque qui va de 1914 à 1969, en France mais aussi à travers l'Europe. Les soubresauts historiques de la période ne toucheront guère Louise si ce n'est par leurs conséquences sur ses déplacements et ses multiples séjours, d'hôtel en maison d'amis, au Pays Basque, en Normandie, en Suisse , à Vienne et surtout en Hongrie où elle passera une bonne partie de la guerre.
L'auteur souligne sa beauté attachante, son charme, son goût de la séduction (séductrice mais pas allumeuse, dit-il, le fait est qu'il n'est guère question de sexe dans le livre, si ce n'est quand elle rencontre un mystérieux XY, célébrité qui semble l'avoir éveillée à l'érotisme à...plus de soixante ans !

Charmeuse, pleine d'esprit, elle est décrite comme capable d'être “ rosse ” voire méchante et sarcastique quand elle ne se sent pas bien. Et cela arrive souvent : écrivain reconnu par les plus grands (Cocteau, Mauriac, Malraux, Gallimard), elle éprouve fréquemment un sentiment de vacuité qui la désole. de salon en salon, elle brille , amuse, intéresse et suscite les plus grands émois amoureux. Elle rend fou d'amour Antoine de Saint - Exupéry, Orson Welles, Paul Palffy qui sera son second mari, l'ambassadeur de Grande - Bretagne Duff Cooper avec qui elle partagera un amour tendre et une relation d'amitié amoureuse avec son épouse .
Il est surprenant de la voir éprouver une sorte de “ sensualité des sentiments ”, des émotions vives qui l'animent et la laissent inerte et malheureuse quand son coeur est au repos. Elle semble ne pouvoir vivre qu'au travers d'émois intenses qu'elle exprime dans une volumineuse correspondance avec ses amis de coeur. Elle fait ainsi une sorte d'autoanalyse dont elle garde certains brouillons qu'elle adresse à son frère préféré, André.

La vie de Louise l'entraïne dans des milieux où se côtoient les gens du “ Monde “ , tel qu'on le décrivait sous l'Ancien Régime : artistes, cinéastes, comédiens, diplomates mais très peu d'hommes politiques. On lit des poèmes, on joue de la musique, on cause des oeuvres récemment sorties mais on ne parle pas de politique, même pendant l'Occupation, même pendant les événements de la post-guerre. Il semble qu'après cette époque ce “ Monde ”-là n'existe plus.
Ce milieu brillant, cultivé, drôle est concrétisé par les soirées du dimanche à Verrières le Buisson, dans la vaste et belle demeure de Louise où elle finira par s'éteindre d'une crise cardiaque et où, fidèle finalement, Malraux terminera ses jours également.

Un détail étonnant : en juillet 1967, Louise de Vilmorin a été invitée dans la maison du décorateur Jacques Franck ...à Châtel - Censoir !

On aurait aimé un peu plus d'informations sur les sources, la bibliographie annexée ne semblant pas être la seule source d'information.
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