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Critique de Joad


Pof! le dernier Boudard s'écrit à la sueur dernière de son existence. Dès qu'on ouvre le livre, on ne peut qu'être triste en découvrant la note de l'éditeur. 5 jours avant sa mort, Boudard écrit "cette fois c'est le palpitant qui me trahit" et plus loin "j'ai un roman assez guilleret qui va orner les vitrines des librairies au mois d'avril. Qu'il soit pas posthume, c'est tout le mal que je me souhaite". Il le sera.

Ce roman c'est Les trois mamans du petit Jésus, où un 25 décembre 1895 le futur grand proxénète du XXe siècle est déposé devant... Une maison de plaisir(s). Jésus-Noël-Nono est d'emblée un étalon, quasi déterminé à reproduire le schéma de la maison close.
Après bien des escapades gustatives et enfantines, il part en Argentine faire de la "traite de blanches" et c'est sans doute là que débute vraiment le second souffle du roman.
On sort de la biographie pour s'atteler au roman d'espionnage entre ces "gauchos", Allemands et la mystérieuse Concepcion, belle comme un ange et femme fatale. Nono explose, crève l'écran pour ne plus jamais le quitter jusqu'à l'après 1945 grâce au Cythéria, lupanar antique distingué qu'il dirige d'une main de maître adepte du baisemain.

Boudard enquête auprès du principal intéressé, toujours vivant, qui est un personnage de roman à l'air libre. Il apparaît puis se dérobe, appelle pour mieux disparaître ensuite, toujours dans un clair-obscur digne d'un Al Capone qu'il a sans doute connu.
Après une ultime dérobade, Nono passe en sous-marin. Que faire? L'auteur retrouve une première puis une seconde (ancienne) prostituée, attachante Maryvonne habituée de Brassens pour continuer le cours du roman. Dans un dernier sursaut Boudard retrouve le docteur qui connaît aussi bien le mont de Vénus que les dernières métamorphoses de notre Noël national.

Cette dernière vie retrouvée par l'auteur est précieuse. Dans ce tango avec la mort, on ne sait plus à la fin si c'est Jésus qui parle de Boudard ou Boudard de Jésus, façon paso doble.
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