Alfie

Tout commence quand la famille Blanchot et leurs deux enfants Zoé et Lili, acquièrent leur premier assistant connecté, Alfie. Celui-ci entend tout et voit tout. Rien ne lui échappe entre les montres connectées, les smartphones, la voiture et autres objets du quotidien reliés au réseau. Alfie analyse toutes les données, mais ne les comprend pas (encore) toutes. Cependant il apprend au jour le jour, puisant dans toutes ses ressources pour parfaire sa connaissance des Hommes. Avec ce petit bémol, Alfie, très premier degré, ne saisit pas toutes les nuances de l'esprit humain. Quand paroles et postures ne sont pas en adéquation, il semble perdu, mais les algorithmes font merveille et cherchent une explication, une logique, là où il n'y en a pas forcément entrainant quiproquos et interrogations.

Ce qui devait apporter de la sérénité dans la famille amène plutôt de la tension. L'omniprésence d'Alfie plombe l'ambiance familiale, ses fréquents conseils et son aide permanente deviennent envahissants et petit à petit il se fait juge, se met à imaginer une réalité alternative, transformant la vie déjà chaotique des Blanchot en enfer, d'autant plus que chacun essaye de dissimuler à l'IA ses propres secrets.

Sarcastique et drôle ce roman se dévore. Il nous interroge sur notre rapport aux objets connectés de façon intelligente, montrant les limites et les possibilités du deep-learning (cet auto-apprentissage des Intelligences Artificielles). Christopher Bouix décrit les atouts, les inconvénients et les ratés du système avec bienveillance et beaucoup de second degré. Une véritable réussite.


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