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Critique de Diabolau


Il y a peu de chances pour que vous tombiez sur ce bouquin par hasard... Ce serait presque plus facile de tomber en premier sur son auteur, joyeux drille, bouquiniste de son état, écumeur de rades vintage et un peu saltimbanque sur les bords, se baladant avec ses oeuvres comme un colporteur d'autrefois, des fois que...
Alors, après avoir parlé (et sans doute bu) avec le zigue, vous ouvrirez le bouquin en vous disant que ça doit être une bonne farce qui va vous faire rigoler un moment, et là vous allez réaliser que c'est bien plus que cela.
Certes, c'est fantasque comme le personnage, c'est souvent burlesque, absurde, outrancier, foutraque... Mais au-delà de tout cela, c'est un travail d'orfèvre, car Monsieur Bourdic est un esthète du verbe. L'art de l'allitération, le jeu de mots qui tombe à pic, le mot d'esprit... Sous ses airs de ne pas y toucher, le bougre ne laisse rien au hasard, et le temps de vous retourner, vous réaliserez subitement qu'il est en train de vous pondre... des alexandrins.
Rarement un livre m'aura fait l'effet d'être un bordel aussi organisé : pendant que le fond se barre dans tous les sens selon le cours fantaisiste de l'imagination de l'auteur, la forme, elle, est coupée au cordeau.
Les entrefilets explicatifs qui parlent du contexte dans lequel les nouvelles ont été écrites auraient pu paraître de trop, brisant un peu le mystère sacré de la conception artistique, mais elles sont rédigées de telle manière que ce n'est pas le cas, et se lisent avec presque autant d'intérêt que les nouvelles en elles-mêmes.
En étant sévère, l'avant-dernière m'a peut-être semblé un peu en deçà des autres, mais bon, c'est vraiment pour chipoter...
Non, pardon d'avance de la naïveté de ce qui va suivre, mais en fait on a juste envie de lui dire que c'est trop court et qu'il faut qu'il écrive davantage, le bougre, tout en ayant conscience que cette écriture-là, celle d'un branleur génial, provient d'un processus d'accouchement à la fois douloureux et jubilatoire. La dualité de l'homme, comme disait l'engagé Guignol (comprenne qui pourra.)
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